Protesta n En l'espace de vingt quatre heures seulement, ce sont deux entreprises publiques qui sont paralysées par deux mouvements de protestation des travailleurs. Après le mécontentement de travailleurs de la SNVI, hier mardi, c'est au tour de salariés de ceux de l'Etusa, d'observer, ce mercredi matin, un mouvement de protestation. Depuis 5 heures du matin, les bus de l'entreprise sont en effet à l'arrêt. Seul un service minimum est assuré. Les protestataires exigent, selon de sources concordantes, la réintégration de 28 des leurs, suspendus. Les grévistes exigent, également, la nomination d'un nouveau directeur général dont le poste est vacant depuis que l'ancien directeur a été démis de ses fonctions fin en octobre dernier. Les travailleurs de l'ex-RSTA ne sont pas à leur première action de protestation. L'entreprise avait déjà connu des malaises ces dernières années. En septembre 2014 à titre d'exemple, six travailleurs de l'entreprise avaient observé une grève de la faim au niveau de l'esplanade de la centrale syndicale. Ces employés criaient à l'injustice et la hogra. Une année auparavant, soit en novembre 2013, les travailleurs de l'Etusa avaient également observé une grève ouverte pour revendiquer l'application, avec effet rétroactif, de certaines clauses de la convention collective signée en 1997. C'est dire que le malaise perdure tout comme à la SNVI d'ailleurs, où les feux ont failli être mis aux poudres, hier mardi. Tout a commencé aux premières heures de la matinée quand les travailleurs de l'ex-Sonacom investissent la RN5 entre Rouiba et Réghaia, bloquant la circulation automobile dans les deux sens. La goutte qui a fait déborder le vase ? «Un retard de neuf jours dans le versement des salaires du mois de novembre», ont indiqué le stravailleurs. «Le retard a été annoncé par une note d'information de la direction du complexe, placardée, hier, dans les locaux de l'entreprise». Les salariés réclamaient aussi la reprise de la production, à l'arrêt depuis novembre 2014. De l'autre côté, l'important dispositif de sécurité, déployé aux alentours de l'entreprise dès l'aube, est vite entré en scène faisant usage de gaz lacrymogènes en poussant les protestataires à l'intérieur de l'usine. Ils sont appuyés par un chasse-neige. La situation dégénère. Des affrontements éclatent. Résultats : une dizaine de blessés et plus d'une vingtaine d'arrestations parmi les grévistes. «Les services forces anti-émeute ne se contentent pas de libérer la route nationale. Elles poursuivent les contestataires à l'intérieur de l'usine avant de fermer le portail», ont encore déploré certains travailleurs. Contacté par l'APS, un responsable de la direction a précisé que les contestataires ont repris leurs postes de travail hier après-midi, après avoir été rassurés par la direction générale que leurs salaires avaient été versés.