Résumé de la 288e partie n En faisant le tour d'inspection des cuves, le découvris des anomalies. Mme Fong avait bien raison, les ouvrières se laissaient aller. Employée zélée, elle se sentait responsable du laisser-aller des ouvrières placées sous ses ordres. — Je crois qu'il va falloir que nous engagions davantage de contremaîtres, dis-je, bien que je ne fusse pas certaine que cela résoudrait notre problème, car si cent employées étaient coupables de négligence, il me faudrait cent contremaîtres pour les surveiller. — Il faut punir le relâchement, dit Mme Fong. Ce qui signifiait que j'aurais dû licencier une centaine d'ouvrières. — Et faire en sorte que chaque ouvrière surveille les autres, dit Mme Fong. Ce qui voulait dire que les cent ouvrières allaient devoir s'espionner mutuellement. Je ne voyais aucune solution au problème. — Puis-je vous faire une suggestion ? Mme Fong se retourna d'un bond. — Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous entré ici ? Je me retournai et vis un jeune homme qui se tenait derrière nous. — Je crois que je peux vous aider, dit-il, d'une voix si douce qu'on l'entendait à peine. Lorsque le jeune Chinois sortit de l'ombre et s'approcha en tenant son chapeau à la main, nous vîmes deux choses : son costume, bien que propre, était passablement élimé, et il boitait légèrement. Son visage ne m'était pas inconnu. — Sortez d'ici tout de suite, dit Mme Fong, ou j'appelle les vigiles. Mme Fong était à mon service depuis l'époque où nous étions installées dans l'arrière-boutique de M. Huang, dans Grant Street. — Que suggérez-vous ? demandai-je au jeune homme, qui me semblait n'avoir guère plus d'une vingtaine d'années. — Offrez gratuitement vos produits à vos employées et à leurs familles. — Comment ! s'écria Mme Fong. Vous êtes fou ? Récompenser ces paresseuses ? — Les produits devront être distribués sur demande dans une coopérative, poursuivit-il. Lorsque les employées viendront réclamer leur colis de produits gratuits, elles ne sauront pas de quels lots ils proviennent, s'il s'agit d'un lot qu'elles auront personnellement fabriqué ou pas. Mme Fong se mordilla les lèvres. — Vos employées se moquent peut-être de la santé des autres, ajouta le jeune homme, mais elles se soucient certainement de la leur et de celle de leur famille. A suivre