Résumé de la 1re partie n l'âne, sentant que son maître voulait se débarrasser de lui, s'enfuit en prenant la route de brême où il comptait devenir musicien. La maîtresse du logis est sans pitié pour moi ; elle a dit à la cuisinière qu'elle me mangerait demain en potage, et ce soir il faudra me laisser couper le cou. Aussi crié-je de toute mon haleine, pendant que je respire encore.» — «Bon !» dit l'âne, «crête rouge que tu es, viens plutôt à Brême avec nous ; tu trouveras partout mieux que la mort tout au moins : tu as une bonne voix, et, quand nous ferons de la musique ensemble, notre concert aura une excellente façon.» Le coq trouva la proposition de son goût, et ils détalèrent tous les quatre ensemble. Ils ne pouvaient atteindre la ville de Brême le même jour ; ils arrivèrent le soir dans une forêt où ils comptaient passer la nuit. L'âne et le chien s'établirent sous un grand arbre, le chat et le coq y grimpèrent, et même le coq prit son vol pour aller se percher tout au haut, où il se trouverait plus en sûreté. Avant de s'endormir, comme il promenait son regard aux quatre vents, il lui sembla qu'il voyait dans le lointain une petite lumière ; il cria à ses compagnons qu'il devait y avoir une maison à peu de distance, puisqu'on apercevait une clarté. «S'il en est ainsi,» dit l'âne, «délogeons et marchons en hâte de ce côté, car cette auberge n'est nullement de mon goût.» Le chien ajouta : «En effet, quelques os avec un peu de viande ne me déplairaient pas.» Ils se dirigèrent donc vers le point d'où partait la lumière ; bientôt ils la virent briller davantage et s'agrandir, jusqu'à ce qu'enfin ils arrivèrent en face d'une maison de brigands parfaitement éclairée. L'âne, étant le plus grand, s'approcha de la fenêtre et regarda en dedans du logis. «Que vois-tu là, grison ?» lui demanda le coq. «Ce que je vois ?» dit l'âne, «une table chargée de mets et de boisson, et alentour des brigands qui s'en donnent â cœur joie.» — «Ce serait bien notre affaire,» dit le coq. «Oui, certes !» reprit l'âne, «ah ! si nous étions là !» Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre pour chasser les brigands ; enfin ils se montrèrent. A suivre