Le film documentaire, «Capitaine Thomas Sankara», du réalisateur suisse Christophe Cupelin a été projeté dimanche à la salle El Mougar à Alger. D'une durée de 90 mn, ce documentaire, retraçant le parcours de l'ancien président burkinabé Thomas Sankara assassiné en 1987, a été projeté en compétition officielle de la section documentaires du 6e Festival international du cinéma d'Alger (Journées du film engagé). A travers un montage d'images d'archives, le réalisateur retrace le parcours du leader de la révolution, à la présidence du Conseil national révolutionnaire instauré le 4 août 1983 et sa volonté d'œuvrer à transformer les mentalités et sortir sa société de la féodalité et libérer son pays, qu'il avait rebaptisé Burkina Faso (Patrie des hommes intègres) de l'influence de l'impérialisme. Le documentaire montre les principaux chantiers de Thomas Sankara qui avait pour projet prioritaire d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, lutter contre l'analphabétisme et les pandémies qui sévissaient dans son pays. Autre grand chantier du président Sankara, la protection et l'émancipation des femmes burkinabé à travers des actions populaires visant à lutter contre la violence faite aux femmes et l'implication de la femme dans les projets économiques en la sortant de la «domination de l'homme lui-même dominé par l'impérialisme». Le réalisateur, qui a également brossé un portrait de «Thomas Sankara l'enfant du peuple» avait également mis en avant les grandes réalisations du Président, qui était arrivé à vacciner 2,5 millions d'enfants en 15 jours et à augmenter le taux de scolarisation de 16% en à peine quatre ans. La politique internationale menée par Thomas Sankara, basée sur l'anti-impérialisme, l'exploitation interne des ressources africaines et la révision des standards des relations internationales qui portaient un «regard réducteur sur le continent», était également mise en avant à travers les discours du Président dans les tribunes de l'ONU ou de l'Union africaine. Le réalisateur reconstitue également les circonstances de l'assassinat de Thomas Sankara le 15 octobre 1987 et du coup d'Etat militaire qui avait propulsé son meilleur ami Blaise Compaoré à la tête du Burkina Faso.