Débat n La première rencontre du forum a réuni un panel d'auteurs, d'éditeurs, de chercheurs, traducteurs et enseignants universitaires. Le livre, pluriel par les traductions qu'il suscite, par la migration de son contenu vers d'autres lectorats, ainsi que par son parcours dans le champ littéraire autre que celui où il a été conçu et créé. Voici en gros l'idée première du Forum international, initiée par L'ivrescQ et le ministère de la Culture, qui s'est ouvert hier à la Bibliothèque nationale, et ce, jusqu'au 16 décembre. Mme Nadia Sebkhi, directrice du magazine culturel et artistique L'ivrescQ, a, dans son allocution d'ouverture, insisté sur le rôle du roman en tant que vecteur d'ouverture sur la diversité culturelle. Et la découverte de littérature inconnue via la langue source vers la langue d'accueil. Elle a mis en exergue l'avantage de la traduction littéraire du roman algérien vers d'autres langues, qu'elle soit privilégiée afin de mieux faire connaître le pays et exporter sa culture. La matinée de cette première journée a été le rendez-vous de deux thèmes centraux se rapportant au «roman et sa place dans la littérature du monde» et «la traduction, horizon et avenir du roman-algérie». Intense en réflexions et débats, la première rencontre du Forum a réuni un panel d'auteurs, d'éditeurs, de chercheurs, traducteurs et enseignants universitaires. Les analyses se sont concentrées sur plusieurs sujets notamment sur le roman post-colonial et la forte symbolique de création de personnages haut en couleur et une affirmation de soi des auteurs par le biais de la langue française. D'autres aspects sur la production livresque ont été abordés, à l'exemple du roman en tamazight et la traduction des œuvres étrangères vers tamazight. Une expérience des plus enrichissantes, selon le communiquant lui-même éditeur. «Au-delà du texte original traduit en langue tamazight, il y a ce dialogue d'ouverture vers l'Orient. On dépasse les malentendus et autres équivoques relatifs à des langues étrangères». Il faut dire que le chapitre relatif aux langues du monde a focalisé les débats et échanges. Ainsi, le représentant de l'Institut Cervantès, lui-même poète et écrivain, a parlé de sa propre expérience et d'un de ses ouvrages traduit en italien d'une manière catastrophique. Il a parlé de la mission du traducteur, lequel doit avant tout saisir la musicalité du texte pour le comprendre. Cependant, il a reconnu que «c'est le moment de porter un nouveau regard au 21e siècle sur la profession de traducteur». Wassini Laaredj, lui, a relevé un fait, ignoré par beaucoup d'entre les personnes de l'assistance, à savoir «la traduction du roman écrit en arabe vers le français est limitée. Il faut penser à une traduction des parutions dans les trois langues véhiculées en Algérie pour une plus large accessibilité des œuvres au sein du lectorat algérien». L'après-midi de cette première rencontre a été consacrée à l'introspection de l'œuvre de Rachid Boudjedra. Deux thématiques successives ont été développées concernant la création littéraire de l'écrivain, à savoir, le cinquantenaire d'une œuvre et la traduction de ses ouvrages. En dernier lieu, on a restitué par la lecture certains extraits des textes de l'auteur, entre autres de «L'hôtel Saint Georges» et «Les figuiers de barbarie».