Enfin Ouf ! Il était temps. En nombre croissant depuis le début des années 1990, les écoles dites privées vont enfin sortir de la «clandestinité» juridique. Les pouvoirs publics ont fini par se rendre à l?évidence : ce type d?école, confiné dans l?opacité, risquait de créer une situation intenable. Les langues, qui ont commencé à se délier, rapportent des informations préjudiciables au renom de l?école privée algérienne. Des prix inabordables pour les bourses moyennes (de 4 000 à 10 000 DA par élève et par mois) ; des programmes scolaires importés de France ; des villas et des appartements transformés en établissement au mépris des normes élémentaires en la matière, etc. Autant de points noirs qui sont cependant tempérés par la qualité de l?enseignement dispensé, le dévouement et le professionnalisme de l?encadrement. En effet, c?est sur ces deux derniers registres que l?école privée affiche une supériorité sur l?école publique en Algérie. Conscient des enjeux futurs auxquels sera confrontée l?Ecole algérienne, le Conseil des ministres du 31 juillet dernier a pris une décision historique en (re)donnant un statut à l?école privée. On ne doit pas oublier que les écoles privées (confessionnelles) ont existé en Algérie jusqu?à la mi-1970. Et si c?était là le moment propice pour ouvrir un vrai débat sur l?école privée ? Ce thème tabou a pendant longtemps déchaîné les passions au point que cela a généré une conception erronée, unique dans les annales mondiales. L?Algérien, quand il parle d?école privée, pense immédiatement aux bénéfices à engranger. Il l?assimile d?emblée à une entreprise commerciale de type libéral. Et pourtant la réalité est tout autre. Qu?est-ce que l?école privée ? La meilleure définition est donnée par la loi Debré de 1959, en France : «Il s?agit de dispenser un enseignement public dans un établissement privé?». Cette loi a inspiré l?ensemble des pays capitalistes. Elle affirme le rôle régulateur et de soutien de l?Etat. Abordé sous cet angle, le débat se recentre sur le volet pédagogique et professionnel. Une approche qui privilégie, la performance et la qualité au détriment des aspects idéologiques et financiers. L?engagement des pouvoirs publics, par le biais d?une relation contractuelle avec l?opérateur privé, est incontournable. Il s?agit d?établir un véritable cahier des charges qui délimite et précise les droits et les obligations des deux partenaires. Les textes réglementaires d?accompagnement sont en voie d?élaboration. Attendons de voir pour juger sur pièce. Espérons seulement qu?ils seront en phase avec la tendance mondiale. Nous reviendrons plus en détail sur ce thème, dès la rentrée de septembre.