Résumé de la 297e partie n Charlotte se demande comment sa grand-mère avait pu se taire aussi longtemps devant les lettres de menace d'Olivia. Cet article, c'est un peu l'équivalent de ce qu'on trouve de nos jours dans les tabloïds en vente dans les supermarchés, murmura-t-elle. Le journaliste y fait une description minutieuse de ma grand-mère au moment du procès, il parle de ses boucles d'oreilles, de l'expression de son visage, si elle avait l'air triste ou en colère. Sans parler de Gideon Barclay ! Et sais-tu ce qu'il raconte au sujet de ma mère ? Il dit qu'elle était retardée. Jonathan releva les yeux de l'ordinateur. — Ta grand-mère t'a-t-elle déjà dit que c'était le cas ? Charlotte commença à secouer la tête, puis stoppa brutalement son geste. — Qu'y a-t-il ? demanda Jonathan. — Je n'en suis pas très sûre. Mais je crois me souvenir... de bribes de conversation entendues derrière les portes closes. Il y a toujours eu quelque chose de mystérieux au sujet de ma mère. Les gens disaient qu'elle était spéciale. Est-ce une chose que j'ai entendu dire où que j'ai imaginée ? Mais j'avoue qu'à aucun moment l'idée ne m'est venue qu'elle aurait pu être anormale. Dans mon esprit il s'agissait de quelqu'un de doué, comme son père, M. Lee. — Sauf qu'à présent tu sais que M. Lee n'était pas son père. — En effet. J'avais des doutes. Et cet article, dit-elle en jetant le journal à terre d'un geste rageur, ne fait que les confirmer ! Jonathan ramassa le journal, qui faisait état de l'impuissance de M. Lee et relatait avec une profusion de détails scabreux comment Parfaite Harmonie avait concocté un aphrodisiaque pour son mari. — Je me suis toujours demandé pourquoi je n'étais pas plus typée, dit Charlotte. Quand je regardais des photos de M. Lee, je me demandais pourquoi ma mère et moi ne lui ressemblions pas davantage. Grand-mère me disait toujours que c'était parce que Richard Barclay avait beaucoup de yang en lui, et qu'ainsi j'avais hérité de mon arrière-grand-père. Mais ce n'est pas vrai. Mon grand-père n'était pas chinois. Il était américain. (Elle reposa sa tasse de café sur la table sans y avoir touché.) Mon Dieu, Jonathan, j'ai l' impression que je commence à y voir clair. Il se leva et s'approcha de la cheminée, dont le foyer était froid et noir. Puis il se retourna vers Charlotte et demanda : — Que veux-tu dire ? Elle posa sur lui de grands yeux vert clair remplis d'étonnement. — L'été de mes quinze ans... dit-elle. Il faisait chaud cet été-là, et sa grand-mère avait organisé un barbecue sur la terrasse. Les Barclay étaient invités, évidemment : le jeune et frêle Desmond était dans la piscine, en train de faire mille prouesses pour attirer l'attention, tandis que Margo, vêtue d'un maillot de bain noir très échancré, répétait à qui voulait l'en-tendre que ses professeurs avaient dit de Desmond qu'il était l'élève le plus brillant qu'ils eussent jamais eu. A suivre