Résumé de la 67e partie ■ Dès que Charlotte se trouva face à Margo des rides de colère apparurent sur le visage de cette dernière Charlotte, ma chère, fit à présent Margo en lui effleurant les joues d'un baiser imaginaire. C'est une catastrophe, une véritable catastrophe ! Mais rassure-toi, Adrian et moi avons décidé de prendre les choses en main et de te décharger momentanément de tes responsabilités. Compte tenu de la gravité de la situation, il me semble préférable que tu t'accordes un petit répit et que tu laisses faire des gens d'expérience. — Je suis parfaitement capable de faire face, répondit Charlotte, qui n'avait pas oublié la rage et l'indignation de Margo le jour où elle avait appris que Charlotte avait hérité du titre de PDG, alors qu'elle avait espéré qu'il reviendrait à Adrian. — Mais, ma chère, tu as vu cette foule de manifestants. Cette regrettable affaire d'expérimentation animale va rebondir une fois de plus. Te sens-tu capable de revivre un tel cauchemar ? Mais Margo avait beau feindre la tendresse et la compassion, Charlotte lisait entre les lignes, et elle savait que Margo ne lui avait jamais pardonné de ne lui avoir pas confié son secret. — Margo, nous allons nous réunir. — Nous réunir ! Quand cela ? — Immédiatement. Toi, Adrian, Desmond, et M. Sung. Dans la salle de réunion. Margo laissa échapper un soupir contrarié. — Je suppose que cela ne peut pas attendre ? — Non. Peux-tu aller chercher Adrian ? Sans lui laisser le temps de protester, Charlotte tourna les talons et enfila le couloir pour aller avertir les autres. Elle trouva Knight dans la salle du personnel, en train de prendre un café au distributeur. Lorsqu'elle lui proposa d'assister à la réunion, il accepta d'une façon qui laissait entendre qu'il y aurait assisté de toute façon, invité ou non. Lorsqu'ils eurent enfin pris place à une extrémité de l'immense table de la salle de réunion, Charlotte s'éclaircit la voix et, tâtant d'un geste discret la puce électronique qu'elle avait dans l'oreille, dit : — Desmond, s'il te plaît, est-ce que tu peux fermer la porte ? Tout en s'adressant au petit comité, Charlotte pria le ciel pour que Jonathan ait le temps de s'acquitter sans encombre de sa mission. Puis son esprit se mit à vagabonder, et elle repensa à la photo de sa grand-mère enfant à Singapour, et au jour où elle lui avait présenté Jonathan. Ce jour-là, il était resté dîner et avait dévoré un à un tous les plats que grand-mère lui présentait comme s'il n'avait pas mangé depuis des semaines. Puis, peu à peu, grâce aux questions habiles de sa grand-mère, il s'était mis à leur raconter sa vie. Une histoire que Charlotte avait trouvée merveilleusement tragique et romantique. Bien que né en Amérique, Jonathan avait grandi en Ecosse, à l'est des Highlands, dans un petit village situé au nord de Dundee. A suivre