Expression n Le rideau est tombé, dans la soirée de mardi, au Théâtre national algérien, sur la 7e édition. Au terme de ce festival, ouvert le 17 décembre, plusieurs spectacles ont été présentés au public. A commencer par le Duo Playboz Marek & Martin, deux danseurs tchèques qui, l'instant d'une prestation, ont gratifié l'assistance d'une performance tout en mouvement, dévoilant l'état psychologique de deux êtres. Les corps se déploient dans des gestes précis, évoluent au rythme de la situation de l'heure. Ils passent de la tragédie au burlesque. Ils dénoncent un certain mal-être, une mal-vie qui gangrènent leur quotidien. Mais l'ordre est rétabli. L'entente et la bonne humeur sont de retour. Vient ensuite le spectacle de la compagnie chorégraphique américaine «Lake city Rythmique and Dance Academy Gosia», présenté par Gosia Staszewwska, la plus jeune participante du Festival – elle est à peine âgée de seize ans. Vêtue d'une tenue vaporeuse immaculée au bustier pailleté, la jeune danseuse s'est inspirée de la thématique des quatre éléments, l'eau, la terre, le feu et l'air. Elle entame des mouvements au sol tout en finesse avec sa longue silhouette élancée ou les jambes se déploient avec élégance dans des mouvements gracieux et énergiques. Enchaînant différentes figures, elle fait également preuve d'une haute technicité avec des grands écarts souples et perpendiculaires dans un alignement parfait. Son expression corporelle est fluide, aérienne et ample. Plus tard, en troisième partie de la soirée, le public a pu apprécier le travail de jeunes danseurs algériens dédié à la protection de l'environnement. Ce travail, fruit de plusieurs jours de master class, un atelier de formation et de création mené par les chorégraphes Aly Jhon Maina (Kenya) et les deux britanniques Anna Pearcel et David Willdridgel, s'organise autour de plusieurs tableaux. La pièce est construite sur la thématique des quatre éléments cosmiques : l'eau, l'air, la terre et le feu. Et c'est autour de ces composantes que les stagiaires, bourrés de talent et de sensibilité, ont libéré leur corps, laissé les mouvements guider leurs pas. Chaque tableau est une métaphore ; et cette métaphore, esthétique, est illustrée par des mouvements descriptifs. Les danseurs et danseuses, qui ont décrit dans l'espace scénique de surprenantes figures chorégraphiques, ont joué joliment avec leur corps avec autant de souplesse, de précision que d'assurance. Ensuite, ce fut le tour d'Eastman, une compagnie chorégraphique belge, fondée par Sidi Larbi Cherkaoui, un belge d'origine marocaine. Sur une musique symphonique, les danseurs ont gratifié le public d'un jeu harmonieux, subtil et sensationnel, et avec lequel la réalité présente est dématérialisée, transfigurée ; elle est changée en quelque chose d'onirique. Même la scène revêt une apparence fantasmagorique. Le public est transporté dans l'irréel. Lors de cette performance, le mouvement est plié, déplié puis replié. Il est trituré, parfois froissé, défroissé, ensuite libéré, relâché dans un élan agile et instantané. Les corps, tout en souplesse, se contorsionnent. Ils s'étirent dans des écartements élastiques. Enfin, et pour terminer en beauté, a été présenté à l'assistance un extrait de la nouvelle création du ballet national algérien intitulée «Vie arabe». Cette petite opérette a été élaborée par l'équipe du ballet national et le chorégraphe Ahmed Khemis sur une musique composée par Salim Dada. Sans grande mise en scène, cette chorégraphie basée sur des éléments de base de la danse classique convoque sur scène la musique, les costumes et des accessoires à connotation arabe.