Après une semaine de compétition, des spectacles mettant à l'honneur le langage du corps dans toute sa plénitude, le 5e Festival international de danse contemporaine d'Alger s'est clôturé vendredi dernier, avec la présentation du palmarès de l'édition de cette année et les représentations des ateliers de formation et du talentueux Aniko Ballet d'Ukraine qui a subjugué les présents. Les lauréats incontestables de cette cinquième édition est l'éblouissante compagnie Beijing Dance Ldtx de la République populaire de Chine qui, pays invité d'honneur, a raflé le premier prix haut la main tant par la qualité de ses prouesses techniques, que par le respect du véritable sens artistique de la beauté de la danse contemporaine à travers leur époustouflant spectacle intitulé «All river red» portant sur le questionnement existentiel et la notion d'immortalité. Le 2e prix a, quant à lui, été attribué à Compagny Prosxima Dance de Grèce qui a séduit le jury par une scénographie poignante et la grâce des différents mouvements élaborés sur scène avec «Mémoires», une chorégraphie dans un nouveau concept d'expression corporelle, exploitant le temps comme élément dramaturgique à part entière. Le troisième prix, quant à lui, a été décroché par l'Algérie, à travers la compagnie de la chorégraphe algérienne Nacéra Belaza. Quant au Prix spécial du jury il a été décerné à la Grande-Bretagne pour la pièce en 3D, signée par la compagnie Billy Cowie. Le jury composé du chorégraphe Pavlic Rajko de Croatie, Cardena Prieto Rosario de Cuba, Aleksander Illich de Serbie, Kaddour Nourreddine d'Algérie était présidée par Talaat Samaoui d'Irak. Le président du jury a exposé dans une brève allocution les recommandations du jury pour bonifier le festival en soulignant qu'il est conseillé de miser sur le niveau des troupes participantes à travers une présélection par un comité artistique, de limiter le passage des compagnies à 20 ou 30 minutes, et, pour la participation des troupes algériennes, organiser un concours national qui élira les trois meilleures compagnies devant participer à la compétition du festival international. La commissaire du Fcidc, M'barka Kaddouri remerciera le public «qui était présent en force chaque soir à ce rendez-vous dédié à la danse contemporaine. Cela nous encourage à aller de l'avant et à commencer à plancher sur le programme de la prochaine édition. Une édition qui promet d'ores et déjà beaucoup de belles choses». Il est à noter que la soirée a débuté avec les spectacles des trois ateliers. Le premier, «Contact avec le sol», dirigé par Pavlic Rajko de Croatie, est une performance où la relation fusionnelle avec la terre, mettant en valeur les pas et les figures au sol, les racines culturelles et la musique ethnique en tant qu'élément dramaturgique pour une parfaite synchronisation a été chaleureusement applaudie par le public. Le deuxième atelier animé par le chorégraphe algérien Kaddour Nourreddine a présenté le spectacle «Moi aussi j'existe !», qui a également séduit les présents par la puissante énergie que dégageait la dizaine de jeunes danseurs algériens. Idem pour le troisième atelier animé par le chorégraphe américain Paul Gordon Emerson et son spectacle «Ça se bouscule !», qui a également séduit les présents par ses mouvements saccadés inspirés de la danse urbaine sur une scénographie originale. La deuxième partie de ce programme artistique a été marquée par l'enivrante prestation d'Aniko Ballet d'Ukraine qui a donné le ton de leur spectacle dès l'entrée sur scène des six danseuses et quatre danseurs dans une tenue flamboyante de couleur écarlate toute en transparence. Sur le tempo d'une musique énergique de percussions que les danseurs offrent aux amateurs de danse contemporaine un véritable hymne au langage du corps à travers de nombreuses figures géométriques rivalisant d'hardiesse et de prouesse technique. S'ensuivent alors trois autres tableaux, abordant les différentes thématiques prisées par les concepteurs des chorégraphies, à l'instar du duo où domine la femme fatale mettant en valeur le côté passionnel de la danse, le duo plus sentimental mettant en valeur les mouvements aériens et des corps plus langoureux tout en délicatesse. Le trio une femme et deux homme valorisant un aspect sauvage et primitif des mouvements dans des figures affirmées et pour le tableau final tous les danseurs se retrouvent sur scène dans une tenue d'un blanc immaculé sur une musique empreinte de légèreté tel un hymne à la joie et à l'allégresse. La prestation du ballet ukrainien a été chaleureusement applaudie par le public qui l'a gratifié par une standing ovation. Ainsi, ce n'est que très tard dans la soirée que s'est clôturée cette 5e édition du Fcidc avec les promesses de retrouvailles aussi chaleureuses que pleines de communion entre les cultures et les nations pour l'édition 2014. S. B.