Le danseur et chorégraphe algérien Ahmed Khemis a présenté au public algérois dans la soirée de lundi son spectacle "voyage de poussière", un spectacle complet de musique et danse contemporaine mettant en scène la lutte et l'adaptation à son environnement et l'éternel voyage des nomades. Même s'il ne figurait pas sur le programme, Ahmed Khemis de la compagnie "Djawal" s'est produit sur les planches du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) qui abrite depuis jeudi le 10e Festival international de danse contemporaine d'Alger (Fidca). Lors de cette performance de 25mn, Ahmed Khemis aiguille le spectateur sur la voie d'un voyage sans destination, sans décors ni mise en scène où le corps du danseur et la musique soigneusement choisie se substituent à toute scénographie. Toujours très inspiré par le désert, son climat et son mode de vie, Ahmed Khemis a transmis par le mouvement la difficulté du voyage mais aussi le plaisir d'un voyage physique et spirituel qui se révèle vital pour la postérité. En 2012 lors de ce même festival, ce danseur né à Ouargla avait puisé dans l'héritage ancestral du personnage folklorique du Baba Salem en présentant son spectacle "Le voyage de Boussâadia" lui donnant une véritable cure de jouvence, à travers une adaptation moderne. Lors de cette soirée, les organisateurs ont présenté une chorégraphie élaborée par le malien Aly Karembe qui a encadré de jeunes danseurs amateurs pendant un atelier d'une dizaine de jours. Ce spectacle qui renseigne sur le potentiel des danseurs algériens et l'importance de l'encadrement a reçu un très bon accueil du public. Accompagné de la cantatrice et griotte malienne Néné Diabaté, le danseur et chorégraphe malien a également présenté son travail dédié aux drames humains qui déchirent le continent africain et le Mali en particulier, dans un spectacle intitulé "Dieu a quitté l'Afrique". Devant la souffrance des populations et les conflits incessants, le danseur restitue sa détresse et ses questionnements sur l'existence d'une justice et d'une issue salvatrice à travers une chorégraphie perturbée par une régie technique approximative. Dans un registre classé néoclassique, les danseurs du "Beijing 9 Contemporary Dance Theatre" ont également présenté des tableaux traduisant par le mouvement tout ce que l'humanité comporte comme contradictions. Inauguré jeudi, le 10e Festival international de danse contemporaine d'Alger prendra fin le 22 décembre avec en soirée de clôture la compagnie américaine "Lake City Rythmic and Dance Academy Gosia", le duo tchèque "Playboyz Marek & Martin" et un dernier spectacle du Ballet national.