L'UIPA condamne la suspension par l'entité sioniste de l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza    Le ministre de la Communication souligne le rôle des médias dans l'accompagnement du processus de développement dans le pays    Le Conseil de la nation prend part à la réunion du comité exécutif de l'UIP    Le président de la République reçoit le vice-président du Conseil des ministres italien et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale    Oum El Bouaghi commémore le 68ème anniversaire de la mort du Martyr Larbi Ben M'hidi    "Le soufisme, essence de la religion et étape d'El Ihssan", thème des 17e Dourouss Mohammadia à la Zaouïa Belkaïdia d'Oran    Energie : M. Arkab reçoit une délégation de la société italienne ENI    Le Maroc expulse un responsable de la CGT après une rencontre avec des militants sahraouis    Le Premier ministre s'entretient avec son homologue mauritanien    Jijel : le port de Djen Djen fonctionne tous les jours 24h/24    Des pluies parfois sous forme d'averses orageuses affecteront des wilayas de l'Ouest à partir de mardi    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en République de Madagascar    Athlétisme: un nouveau record national pour l'Algérienne Loubna Benhadja    Séisme de magnitude 3,1 dans la wilaya de Batna    Le Danemark assume la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de mars    Sahara occidental : La Minurso n'a pas rempli ses tâches    Installation de deux commissions pour le suivi et l'encadrement de l'activité de fabrication de pièces de rechange automobiles    Tournoi international ITF Juniors J30 Algiers : Melissa Benamar triomphe chez elle    L'élection du président est-elle déjà ''acquise ?''    Handball-Excellence dames : victoire du CF Boumerdès devant le TS Sétif    la Direction générale de la communication à la présidence de la République présente ses condoléances    Renforcement de la coopération parlementaire et consolidation des relations bilatérales    5 membres d'une même famille sauvés in extremis    Caravane de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire durant le Ramadhan    Ouverture de 59 restaurants «Errahma» durant le Ramadhan    Renforcer l'accès des producteurs algériens aux marchés africains    Donald Trump a ordonné d'étudier les possibilités d'arrêter l'aide à l'Ukraine    Le film «Frantz Fanon» du réalisateur algérien Abdenour Zahzah primé au Fespaco    Seize soirées musicales et théâtrales programmées durant le Ramadhan    L'insoutenable et indicible odyssée-tragédie des migrants aux portes de l'Europe, ou le temps venu des rêves confisqués    La décision du TAS, nouvelle victoire pour la cause sahraouie contre les complots de l'occupant marocain    Bouira: ouverture de la grande tente d'El Iftar à Djebahia    Des partis politiques dénoncent la campagne française hostile à l'Algérie    « Le respect mutuel »    Le film "Frantz Fanon" du réalisateur algérien Abdenour Zahzah primé au Fespaco    Tennis/2e Tournoi international ITF Juniors J30 Algiers: l'Algérienne Benamar sacrée        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



France : En Corse, le choix nationaliste
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2015

Choix n Réclamer l'indépendance d'avec la France, exiger une plus grande autonomie ? Après la victoire des nationalistes en Corse, les insulaires transigent sur leurs réelles aspirations, sous l'œil inquiet de Paris voulant à tout prix préserver l'unité nationale.
«Evidemment je suis content, c'est l'aboutissement de quarante ans de lutte. Je prône l'indépendance depuis toujours, mais après 200 ans de colonialisme (français) et un développement par l'assistanat, il faut d'abord faire un état des lieux avant de lancer la réflexion», juge Jean-Pierre Susini, vieille figure d'un mouvement armé.
«La Corse, en travaillant, peut arriver à l'autosuffisance, mais les nationalistes ont énormément de boulot. Il faut repenser l'agriculture, les transports...», énumère cet homme de 67 ans chez lui, à Luri, village perdu dans le maquis du Cap corse dans le nord de l'île, là où il trouva trois fois refuge pour échapper à la prison après ses «nuits bleues» d'attentats. Cet exploitant agricole a milité au sein du Front de libération national de la Corse (FLNC). Ce mouvement radical créé en 1976 et responsable d'assassinats politiques et de plastiquages contre des bâtiments publics, a déposé les armes en juin 2014, contribuant à une victoire historique des nationalistes lors d'un scrutin régional le 13 décembre.
Après la Catalogne en Espagne et l'Ecosse au Royaume-Uni, l'île méditerranéenne rattachée à la France depuis 1768 est le troisième territoire en Europe à avoir porté au pouvoir des dirigeants nationalistes. L'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni ont été élus à la tête d'une sorte de mini-gouvernement local. Jean-Pierre Susini, compagnon de lutte du père de Gilles Simeoni, Edmond, appelle les nationalistes à agir vite : «On n'a que deux ans devant nous. Il ne faut pas décevoir, sinon les valets du colonialisme (les partis classiques) vont reprendre le dessus». De nouvelles élections doivent être organisées en 2018, avec l'instauration d'une collectivité unique en Corse. La spécificité de la Corse dans la République française s'est traduite par plusieurs statuts successifs avec des réformes administratives en 1982, 1991 et 2002, dotant l'île de compétences élargies. Dans ses premières déclarations, le nouveau tandem a savamment entretenu le flou sur ses intentions, donnant des sueurs froides à l'Exécutif socialiste français, déjà à la peine pour contrer le repli identitaire prôné par le parti d'extrême droite Front national. «Ce dont il est question, c'est d'installer le premier gouvernement national corse depuis le 18e siècle (...) et de négocier une réforme audacieuse avec Paris», a affirmé Guy Talamoni dans une tribune au quotidien Le Monde. Pour Gilles Simeoni, cité dans le journal Corse-matin, «ce sont les Corses qui trancheront. S'ils veulent l'indépendance, personne ne les empêchera de la prendre. Inversement, s'ils n'en veulent pas, personne ne pourra avoir la prétention de la leur imposer». Selon le quotidien Le Parisien, une majorité de Corses serait en faveur d'un référendum.
R. I. / Agences
En finir avec le «mépris» de la France !
l Ardents défenseurs de leur langue, excédés par le «racisme» de Paris, les électeurs en Corse ont pris de court le pouvoir central. «La France n'aime pas la Corse ! On en a marre d'être dirigés par des gens qui sont racistes pour les subventions, les décisions de justice, même au foot ! Quand des Corses jouent, l'arbitrage n'est pas équitable», s'insurge Karine Pellegrini, 35 ans, à Bastia, capitale économique et deuxième ville dans le nord de l'île, derrière Ajaccio située au sud. Cette fonctionnaire à la mairie a voté «natio» parce qu'«on est fiers, on n'est pas comme les autres (Français): nous, on est solidaires, on est une famille», résume la jeune femme qui attend des mesures identitaires du nouveau tandem qui vient de prendre ses fonctions. Il faut que «l'argent entre en Corse» et qu'il y ait un «vrai développement économique» pour cette île qui dépend surtout du tourisme, souligne Damiana Murgia, 38 ans, sur la place Saint-Nicolas, principal lieu de rencontres à Bastia. «Moi, je veux défendre ma langue, apprise avec mon grand-père. On a des traditions, un savoir-faire agricole. La Corse est à part, c'est différent de la France», abonde dans une terrasse de café Antoine Caitucoli, 20 ans, étudiant à l'université de Corte. Comme d'autres, il témoigne d'être «nustrale», à savoir ancré dans sa terre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.