Résumé de la 5e partie n L'impensable se produit : le Samina a heurté les portes de Paros. Mille tonnes de métal frottent contre la roche. «Beaucoup de gens pleuraient. D'autres criaient. Ils s'agrippaient les uns au autres et criaient», dit Christina Chanone. «Il n'y a pas eu d'alarme. Personne n'est venu nous dire ce qu'on devait faire», ajoute son amie Heidi. «Il faut quitter le bateau ! Il faut partir tout de suite !» crie Christina Chanone. «Il ne faut pas paniquer !» «Christina a dit : le Titanic a mis des heures avant de couler. J'ai dit : on n'a pas tout ce temps», raconte Heidi. «On n'a pas des heures Christina. Il faut partir maintenant». «D'accord. D'accord». «Je me disais : ce bateau va couler. Et on va tous mourir» dit Christina. «Tout le monde essayait d'avoir un gilet de sauvetage. Comme je suis grande, j'ai réussi à passer par-dessus la tête des gens pour attraper deux gilets», raconte Heidi. Mais où sont les 61 membres d'équipage du Samina ? Les passagers doivent se débrouiller seuls. «J'ai crié à Christina : j'ai les gilets de sauvetage !». «Les gens s'étaient mis à courir. Je disais prenez ça. Et je leur jetais des gilets. C'était la panique». «Prenez un gilet de sauvetage !». Quelques minutes après la collision les lumières du bateau s'éteignent. C'est l'obscurité totale. Jusqu'à ce que les générateurs de secours se mettent en route. «Ils ont lancé la première fusée. Dans cette lueur rougeâtre et lugubre qui retombait vers nous, le sentiment de terreur était presque palpable. Nous étions seuls dans la nuit. Dans l'obscurité. Et le ferry allait couler», raconte Catherina. A Parikia les autorités portuaires sont maintenant au courant. Le commandant en second, Dimitrios Manamas, organise les secours. Il réquisitionne tous les bateaux disponibles. «Quels bateaux a-t-on dans la zone !?» lance-t-il sur son téléphone. Alexis Bisbas a une société de location de yachts à Parikia. «J'ai été prévenu de l'accident par la police du port qui m'a appelé vers 22h15. On m'a demandé de me rendre sur place avec mon bateau le plus vite possible pour participer au secours. Personne ne pouvait imaginer l'ampleur qu'allait prendre ce drame», raconte Alexis Bisbas. A suivre