Depuis 40 ans déjà, le peuple sahraoui a été privé du droit de vivre en paix dans son propre pays, en plus d'être l'objet de violations des droits humains et du pillage de ses ressources naturelles. Parler du Sahara occidental, c'est forcément penser à des enfants qui naissent malades, grandissant sans trop se souvenir de leur enfance, mais qui n'oublient jamais que la patrie de leurs ancêtres leur a été purement et simplement confisquée. Sur la hamada de Tindouf, sont installés cinq grands camps de réfugiés distants de 30 à 140 kilomètres de Hassi Rabouni, le centre administratif qui abrite la quasi-majorité des institutions sahraouies dont, entre autres, la présidence de la République arabe démocratique sahraouie (RASD). D'une organisation exemplaire, chacun de ces camps, appelé wilaya ou région, est divisé en six daïras ou municipalités, regroupant chacune quatre quartiers d'habitations et dotées de services communs : le dispensaire, l'école et la mairie. Pourchassés de leur terre ancestrale par les forces armées marocaines début 1976, les Sahraouis vivant dans ces camps, reproduisent la carte des lieux du Sahara occidental puisque les camps sont aux noms des grandes villes occupées du Sahara occidental : Boudjedour, Smara, Aouserd, El-Ayoun, et Dakhla. Dans cet immense espace, la société organise sa survie, même si les dures conditions de ce côté du désert algérien ne facilitent vraiment pas les choses.