“Dans la conjoncture sécuritaire actuelle, les priorités ont été déplacées dans le domaine sécuritaire. Dans ce cadre, les autorités sahraouies ont de nouvelles préoccupations, à savoir la lutte contre le terrorisme et l'émigration clandestine.” Ces propos ont été tenus hier par le ministre de l'Intérieur de la Rasd, Mohamed-Lamine Daddi, lors d'une rencontre avec la presse algérienne. Ce dernier a rappelé l'entrée clandestine en juin 2004 de 23 personnes en provenance du Pakistan et du Bangladesh dans les territoires libérés du Sahara occidental. “Nous n'avons aucune preuve que les Marocains sont derrière l'émigration clandestine”, a souligné M. Daddi non sans admettre que ce fléau est utilisé par Rabat pour “désigner” le Front Polisario. Le ministre a néanmoins précisé que “la situation est maîtrisée” par la partie sahraouie, en reconnaissant dans le même temps l'existence d'une “stabilité relative” dans la zone réservée aux réfugiés sahraouis, dans la wilaya de Tindouf (Sud-Ouest algérien). Mohamed-Lamine Daddi a, en outre, informé les journalistes de la tenue des élections de l'autorité locale au niveau des daïras à partir du jeudi 16 décembre. 54% des 170 000 réfugiés sahraouis prendront part au scrutin “secret et direct”, dont plus de 85 000 femmes âgées de 18 ans et plus, pour élire les chefs de daïra, les présidents des mairies et les responsables des cellules politiques du Front Polisario. Ces élections locales concerneront 26 daïras, plus l'école du 27-Février où la directrice de l'établissement jouera en même temps le rôle de chef de daïra, et 108 mairies, où les candidatures de femmes ont un caractère “obligatoire”. Elles visent principalement la conciliation entre les missions du mouvement de libération nationale et celles de l'Etat sahraoui en construction, avec cette fois un intérêt particulier aux questions sécuritaires relatives à la lutte contre le terrorisme et l'émigration clandestine. Il est à rappeler que les camps de réfugiés sahraouis sont organisés en wilayas (Smara, El-Ayoun, Aousserd et Dakhla), daïras et communes. Les premières élections se sont tenues en 1977, soit deux années après l'invasion du territoire du Sahara occidental par les forces armées marocaines et mauritaniennes et une année après la proclamation, par le Polisario, de l'Etat sahraoui : la Rasd. H. A.