Constat n Des milliers de livres sont stockés dans les bibliothèques publiques, les universités, les écoles, les établissements pénitentiaires et les mosquées sans être disponibles pour le lecteur. «Il y a des milliers de titres édités à l'occasion des différentes manifestations organisées par le ministère de la Culture, mais ils sont stockés à la Bibliothèque nationale sans être disponibles pour le lecteur», a relevé le ministre de la Culture hier lundi. Quelque 7 000 titres ont été édités en Algérie entre 2003 et 2015. Des ouvrages qui sont restés, pour la plupart, méconnus par le public qui fréquente les bibliothèques, les universités, les écoles, voire les établissements pénitentiaires et les mosquées, selon Azzedine Mihoubi. Quel gâchis que de voir autant de livres sombrer dans l'oubli et sous exploités, alors que nos étudiants manquent cruellement de connaissance en matière de littérature, d'histoire, de sciences …. Les 7 000 titres évoqués par le ministre sont de véritables joyaux, parmi tant d'autres, qui continuent à périr dans les archives et dont beaucoup de nos élèves n'ont jamais entendu parler. Devant ce constat, le ministre a déjà «instruit les directeurs des bibliothèques publiques dans toutes les wilayas afin que des cartes d'adhérents gratuites soient accordées à tous les enfants scolarisés pour les inciter à la lecture notamment les après-midi lorsque les classes sont fermées». Mihoubi a insisté sur l'importance de faire découvrir un nou-vel environnement culturel autre que l'écran de télévision à l'enfant. Pour ancrer davantage la culture de la lecture chez les jeunes, le ministre a souligné que chacun des 8,5 millions d'enfants scolarisés doit disposer d'un livre en plus du livre scolaire. Mihoubi a déploré le fait que les enfants scolarisés soient attachés quasi exclusivement au livre scolaire. «Les éditeurs, les APC ainsi que les ministères en charge des secteurs de la culture et de l'éducation et d'autres organismes, comme les institutions et les entreprises, doivent contribuer à la disponibilité du livre pour enfants», a souligné le ministre à l'occasion de l'ouverture d'un colloque sur la lecture et le livre d'enfant. «Il faut un plan incluant une initiative afin que le livre de- vienne une priorité dans la vie de l'enfant. L'Etat a dans ce cadre déjà financé l'activité de l'édition pour que le nombre d'éditeurs atteigne 1 200 professionnels qui participeront à l'édification de la société de la connaissance», a ajouté Mihoubi, affirmant que «l'enfant doit être initié à la lecture par le biais des enseignants qui doivent lui suggérer des livres à lire «car c'est la première source de la connaissance». La lecture est un enjeu majeur de l'enseignement, d'où l'importance de faire participer les bibliothèques qui recèlent des ressources insoupçonnées et insuffisamment exploitées par les écoles, à cette action. Les participants à la rencontre ont d'ailleurs longuement insisté sur cet aspect, soulignant que la lecture chez l'enfant doit être encouragée aussi bien à l'intérieur de la famille qu'à l'école. Ainsi, Fatma-Zohra Boufedjline, enseignante à l'université d'Alger, a indiqué que toute la société doit participer à cette action. D'autres experts ont mis l'accent sur le rôle du livre dans la socialisation de l'enfant ne serait-ce que «pour éviter qu'il ne prenne les armes contre sa patrie une fois adulte», comme l'a souligné le Dr Kamel Boukerza, de l'université de Constantine.