«... Les textes concernant la corruption sont toujours ambigus. Nous voulons plus de clarté là-dessus… Dans le domaine de l'activité douanière, la corruption se situe à deux niveaux : - la simple, qui consiste en le versement de sommes aux agents chargés du contrôle douanier lors du transit aux postes frontaliers ; -La plus dangereuse, qui concerne l'exonération contraire à la législation moyennant une récompense»... C'est là le constat fait hier par des responsables de l'institution lors d'un séminaire à Oran. La corruption «n'est pas un phénomène nouveau dans la société algérienne», et les textes concernant la corruption sont toujours ambigus. Nous voulons plus de clarté là dessus», a reconnu le directeur régional des douanes d'Oran. Abbès Hadi, dans une déclaration à l'APS hier mercredi, en marge d'une communication sur «la législation algérienne en matière de lutte contre la corruption», a estimé que la lutte contre la corruption commencera par la modernisation des services et des instruments de l'administration et en parallèle, la communication avec l'environnement économique et social. Dans le même sillage, le directeur régional des douanes d'Oran a estimé qu'une très bonne prise en charge de l'activité du douanier est nécessaire, en modernisant l'action pour laisser un minimum d'appréciation aux agents. Le directeur des études à l'Office central de lutte contre la corruption, Kamel Bouzeboudja a de son côté affirmé que «de nombreux secteurs et domaines sont sujets à la corruption dont ceux ayant un rapport avec les marchés, les finances, les impôts et les biens de l'Etat», entre autres. Animant une conférence sur le thème : «Le système juridique de lutte contre la corruption en Algérie», il a fait remarquer que les plus importantes affaires examinées au niveau de l'Office central de lutte contre la corruption ont trait aux marchés publics. «Dans le domaine de l'activité douanière, la corruption se situe à deux niveaux, la simple qui constitue le versement de sommes aux agents chargés du contrôle douanier lors du transit aux postes frontaliers. La corruption dangereuse concerne l'exonération contraire à la législation monnayant une récompense», a-t-il expliqué, soulignant que dans les deux cas, «ces comportements sont une violation à l'éthique professionnelle et passibles de sanction». M. Bouzeboudja a imputé les causes de ce fléau aux pouvoirs dont jouissent certains agents, à la lourde charge des procédures administratives et à des vides juridiques, entre autres. Auparavant, le directeur de la formation à la direction générale des douanes (DGD), Brika Djamel, a insisté, pour sa part, sur l'importance du volet de la formation des douaniers dans un nouveau plan d'action. Visant le développement et la modernisation des douanes et, par conséquent, la lutte contre la corruption, ce plan sera lancé le 26 janvier courant. «Un volet auquel la DGD accorde énormément d'importance dans sa lutte anti-corruption», a-t-il souligné. «La lutte contre la corruption demeure une action très difficile», a toutefois déclaré M. Brika, insistant sur l'introduction et le renforcement de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication pour réduire l'intervention humaine dans les opérations de contrôle, de même que la simplification et l'allègement des procédures et le développement du partenariat avec le secteur privé.