Accusations n Les branches saoudo-yéménite et maghrébine d'Al-Qaïda ont menacé de se venger de l'Arabie saoudite pour l'exécution d'une quarantaine de djihadistes le 2 janvier en même temps que le dignitaire chiite saoudien Nimr al-Nimr. Dans un communiqué conjoint mis en ligne ce lundi matin par des sites djihadistes, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) et Al-Qaïda dans le Maghreb islamique (Aqmi) accusent les dirigeants saoudiens d'avoir «commis un acte stupide» en exécutant ces personnes «en dépit des mises en garde des moujahidine» à travers le monde. «Les dirigeants de Riyad ont tenu à verser le sang de ces moudjahidine vertueux en gage de (leur fidélité) aux croisés qui fêtaient leur Nouvel an», ont écrit les deux branches d'Al-Qaïda. «Ils doivent en conséquence craindre le jour qui verra les proches des martyrs, leurs frères et leurs partisans goûter (à la vengeance) qui les frappera», ont-elles souligné. Par ailleurs, un dirigeant d'Aqpa, née de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, a qualifié de «martyrs» les djihadistes exécutés en Arabie saoudite. Ibrahim al-Assiri, considéré comme l'artificier d'Aqpa, a affirmé dans une oraison funèbre que «le seul crime de ces martyrs est d'avoir combattu les croisés dans la Péninsule arabique d'où décollaient les avions prenant pour cibles nos frères musulmans en Afghanistan et en Irak». «Nous aurons à faire avec les Al-Saoud», a-t-il lancé en référence à la famille royale saoudienne. Les autorités de Riyad ont procédé le 2 janvier à l'exécution de 47 personnes pour «terrorisme», dont plus de 40 avaient des liens avec l'organisation extrémiste sunnite Al-Qaïda et avaient été condamnées pour des attentats meurtriers dans les années 2000 sur le sol saoudien. L'exécution de Nimr al-Nimr, un opposant au régime de Riyad, a par ailleurs soulevé des protestations parmi les chiites dans le monde et provoqué la rupture des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a accusé, hier dimanche, l'Arabie saoudite d'utiliser le conflit diplomatique avec Téhéran pour «affecter négativement» les négociations sur le conflit syrien. «Nous ne permettrons pas aux actions saoudiennes d'avoir un impact négatif sur la résolution de la crise syrienne», a déclaré M. Zarif dans un communiqué. Il faisait référence aux négociations de paix lancées à Vienne par l'ONU qui espère pouvoir réunir à partir du 25 janvier à Genève des représentants du gouvernement et de l'opposition pour des pourparlers de paix.