Résumé de la 318e partie n Tandis que j'ouvrais l' enveloppe, mon cœur se mit à battre plus vite. Je savais qu'Olivia m'apportait de mauvaises nouvelles. Je ne regardais pas les papiers qui se trouvaient sur mes genoux. Je regardais Olivia dans les yeux. — Et qu'a-t-il trouvé ? demandai-je calmement. — Ce que j'ai toujours su. Votre mère et Richard Barclay n'ont jamais été mariés légalement. — Non, dis-je. Pas légalement. Mais ils n'en étaient pas moins mari et femme. — Je crains que vous ne puissiez jamais le prouver devant un tribunal. Votre certificat de naissance est un faux, de même que vos papiers d'identité. Je suis sûre que les juges seront étonnés lorsqu'ils apprendront, madame Lee, que vous êtes entrée dans ce pays sous une fausse identité. J'imagine sans peine qu'ils voudront vous renvoyer à Singapour. — Et ceci ? dis-je en désignant l'enveloppe cachetée. — Mon détective me l'a fait parvenir avec son rapport. Elle vous est adressée personnellement. Pourquoi ne l'avait-elle pas ouverte, un vulgaire morceau de papier cacheté avec de la colle, alors qu'elle venait de réduire en miettes ma vie tout entière ? L'enveloppe contenait une lettre du révérend Peterson, l'homme qui avait aidé ma mère il y avait de si nombreuses années. «Je te demande pardon, Harmonie, écrivait-il. L'homme m'a piégé. Il s'est fait passer pour un ecclésiastique, si bien que, quand j 'ai découvert ensuite qu'il m'avait trompé, recueillant ainsi des informations qu'il n'aurait pas dû entendre, je suis parti à sa recherche et je lui ai demandé de te faire tout au moins parvenir cette lettre, s'il en avait la possibilité. J'ignore où tu es, Harmonie, mais la personne qui a engagé ce détective le sait certainement, sans quoi, pourquoi cette personne chercherait-elle à fouiller ton passé ? Dès lors que j'ai révélé la vérité à cet homme, je me dois, pour ton bien, de te la révéler à toi aussi, au cas où quelqu'un chercherait à s'en servir contre toi — un secret, ma chère Harmonie, que je m'étais juré il y a fort longtemps de ne jamais révéler à personne. Ta mère n'est pas morte après que tu es partie en Amérique. A mesure que je lisais sa lettre les mots me sautaient aux yeux comme des images. J'avais l'impression de voir un film se dérouler sur un écran : je revis ma mère apprenant qu'une nouvelle loi sur l'immigration venait d'être votée aux Etats-Unis, interdisant même aux enfants de citoyens américains d'entrer dans le pays ; ma mère allant trouver le révérend Peterson pour lui demander de l'aide ; l'un et l'autre décidant de falsifier mon année de naissance, afin que je paraisse avoir dix-huit ans au lieu de seize, et qu'étant majeure je puisse voyager seule ; ma mère feignant d'être malade, au seuil de la mort, de façon à m'inciter à partir et à commencer une nouvelle vie avec mon père en Amérique. A suivre