Résumé de la 200e partie n Gideon fait face à deux vœux les plus chers. Le premier est celui de réaliser le grand ouvrage du siècle «le Golden gate Bridge», le seconde est d'épouser Harmonie. Epouse-moi, Harmonie. (Puis il ajouta en riant :) Mais oui, absolument! Nous allons nous marier ! J'étais tellement stupéfaite que j'en restai muette. Croyant que j'hésitais, il ajouta - Je suis parfaitement capable de subvenir aux besoins du ménage. J'ai vingt-six ans, et je suis en train de me faire un nom dans ma profession. Avec toi comme épouse... - Oh, Gideon, m'écriai-je, en voyant qu'il parlait sérieusement. Nous ne pouvons pas nous marier ! As-tu oublié ce qui s'est passé, le jour où nous sommes allés dans le drugstore ? - Ne me dis pas que tu penses encore à cet incident ! Harmonie, il ne s'agissait que d'un petit drugstore minable, dont le patron était un ignorant et un grossier personnage. - Gideon, je suis ce qu'on appelle une femme de couleur. La loi m'interdit d'épouser un homme blanc. - Cette loi ne te concerne pas, Harmonie, tu es américaine. - Mais je suis aussi chinoise. - Et moi, je suis amoureux de toi. - Mais tu vas et viens sans cesse, Gideon, pleuraije. Comme la pluie - dont on ne sait jamais quand elle va venir et quand elle s'en ira, s'il s'agit d'une ondée ou d'une tempête ! J'ai besoin de stabilité, Gideon. Je veux un foyer... - C'est précisément ce que je suis en train de t'offrir. Je ne partirai plus à l'étranger. Lorsque ce contrat-là sera terminé, je resterai à San Francisco. J'ai déjà soumis mon projet aux pouvoirs publics. Et on m'a laissé entendre qu'il avait de bonnes chances d'être accepté. Dis-moi que tu acceptes de m'épouser, Harmonie, dis-moi oui. Mais la scène du drugstore continuait à me hanter le garçon et les clients qui me dévisageaient sans rien dire, la colère et l'impuissance de Gideon. - Et Olivia ? dis-je. - Olivia ? (Il fronça les sourcils.) Eh bien quoi, Olivia ? Elle et moi sommes amis, rien de plus. Mais sur les photos des magazines j'avais vu la façon dont elle le regardait. Pour elle, il était plus qu'un ami. - Et ta mère ? - Ma mère comprendra quand je lui dirai combien je t'aime. Elle a pu te sembler distante et sans cour à première vue, Harmonie, mais c'est une femme qui comprend l'amour. Elle et Richard Barclay se sont aimés comme bien peu de gens ont la chance de le faire - elle était veuve, et se débattait pour élever seule son enfant, lorsqu'elle a rencontré Richard. Ils ont vécu une histoire d'amour digne d'un conte de fées, et elle l'a perdu. Elle comprend l'amour, Harmonie. Et elle nous comprendra. A suivre