Histoire d'amour n Bien que la journée soit radieusement ensoleillée, tout lui paraissait lugubre et noyé dans une atmosphère de deuil. C'était ce jour-là que celle que Salim avait aimée de toutes ses forces allait se marier, contre sa volonté, avec le fils d'un milliardaire. Karima aussi aimait Salim à la folie, mais contre la volonté de son père, elle n'avait rien pu faire. Et c'était la mort dans l'âme qu'elle dut se résigner à ce qu'elle considérait comme un cauchemar : vivre sans Salim, l'homme de ses rêves. Mille et une manières de se donner la mort avaient germé dans la tête de Salim, mais à chaque fois il se dégonflait en se disant qu'il n'était pas le seul à vivre une situation aussi dramatique et que l'histoire de l'humanité, après tout, était jalonnée d'histoires d'amour dramatiques. D'histoires où des femmes aimées par des jeunes hommes de condition modeste s'étaient retrouvées avec des hommes qu'elles n'aimaient pas. Le monde est injuste depuis la nuit des temps. Durant toute la matinée, il déambula comme un fou dans les rues d'Alger, en évitant, cependant de se rendre aux endroits où il y avait quelque risque de rencontrer des gens qu'il connaissait. Il n'avait envie de voir personne. Aux environs de 13h, il s'arrêta dans un bar et but jusqu'à ce qu'il ne tienne plus debout. Difficilement, il rejoignit sa chambre, s'allongea sur son lit et ferma les yeux. Il demeura ainsi coincé entre le sommeil et l'état de veille jusqu'à 22 h. Il se redressa et s'assit sur le bord du lit la tête entre ses mains. Soudain, il sentit une main frôler sa tête. Il la releva et, ô surprise ! Il aperçut, assise à côté de lui, Karima ! - Oh ! Karima ! C'est toi ? - Oui. C'est moi. - Comment es-tu entrée ? La porte est fermée, et les fenêtres aussi... - Je n ai pas eu besoin d'utiliser la porte et les fenêtres. - Comment as-tu fait ? - Il m'a suffi de penser à toi, de toutes mes forces et je me suis retrouvée ici.