Résumé de la 8e partie n La panthère découvre le pays dont le climat ne ressemble guère à celui d'où elle vient. Elle s'impatiente de voir la neige. Elle ne tardera plus beaucoup. Le temps peut changer d'un jour à l'autre. Delphine et Marinette surveillaient le ciel avec anxiété. Depuis que la panthère languissait au coin du feu, la maison était devenue triste. On ne pensait plus aux jeux. Les parents recommençaient à gronder et se parlaient à l'oreille, en regardant les bêtes avec un mauvais regard. Un matin, la panthère s'éveilla plus frileuse qu'à l'ordinaire et alla à la fenêtre, comme elle faisait maintenant chaque jour. Dehors, tout était blanc, la cour, le jardin, la plaine jusqu'au loin, et il tombait de gros flocons de neige. De joie, la panthère se mit à miauler et sortit dans la cour. Ses pattes s'enfonçaient sans bruit dans la couche moelleuse, et le duvet qui neigeait sur sa robe était si fin qu'elle en sentait à peine la caresse. Il lui semblait retrouver la grande lumière des matins d'été, et, en même temps, sa vigueur d'autrefois. Elle se mit à courir sur les prés, à danser et à sauter, jouant des deux pattes avec les flocons blancs. Parfois, elle s'arrêtait, se roulait dans la neige et repartait de toute sa vitesse. Après deux heures de course et de jeux, elle s'arrêta pour reprendre haleine et se mit à frissonner. Inquiète, elle chercha des yeux sa maison et s'aperçut qu'elle en était très loin. Il ne neigeait plus, mais un vent âpre commençait à souffler. Avant de rentrer, la panthère s'accorda un moment de repos et s'allongea dans la neige. Jamais elle n'avait connu de lit aussi doux, mais quand elle voulut se relever, ses pattes étaient engourdies et un tremblement agitait son corps. La maison lui parut si loin, le vent qui courait sur la plaine était si pénétrant, que le courage lui manqua pour reprendre sa course. A midi, ne la voyant pas rentrer, les petites partirent à sa recherche avec le canard et le vieux cheval. Par endroits, les traces de pattes sur la neige étaient déjà effacées, et ils ne furent auprès d'elle que vers le milieu de l'après-midi. La panthère grelottait, ses membres étaient déjà raides. — J'ai bien froid dans mon poil, souffla-t-elle en voyant arriver ses amis. Le vieux cheval essaya de la réchauffer avec son haleine, mais il était trop tard pour qu'on pût rien faire d'utile. Elle lécha les mains des petites et fit entendre un miaulement plus doux que le miaulement d'un chat. Le canard l'entendit murmurer : — Le cochon... le cochon... Et la panthère ferma ses yeux d'or.