Objectif La traduction sert à faire connaître les écrivains et à les rapprocher des lecteurs. Il y a cependant quelques problèmes. La Bibliothèques nationale du Hamma a abrité la 57e édition du café littéraire. Saïd Boutadjine, Djilali Khalas et Mohamed Sari ont posé la problématique de la traduction en Algérie, un domaine qui connaît une situation précaire. Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, a tenu à préciser l?importance de la traduction qui est une ouverture sur l?autre et sur les autres cultures. Il a annoncé que le ministère de la Culture envisage de mettre en place un dispositif favorisant le travail de la traduction. Ce projet porte le nom de «Beït Etardjama» (la maison de la traduction). Saïd Boutadjine, pour sa part, a cerné le sujet de cette première traduction : «Pourquoi traduire, quand et comment ? Et une fois que l?on a apporté une réponse à chacune de ces questions, l?on pourra assurer une traduction.» «La traduction aide à augmenter le lectorat et à faire connaître les écrivains auprès du public, et aussi à les rapprocher les uns des autres», souligne-t-il. «Pour réussir une meilleure traduction, il est indispensable d?allouer un budget considérable et important au travail de la traduction ; et parler de budget, c?est à l?évidence parler de moyens techniques et d?efforts intellectuels», a t-il souligné. Saïd Boutadjine insiste sur le fait que le traducteur ait ses droits de traduction, qu?il ait son statut comme tel. Il insiste également sur le fait qu?il ait des stratégies permettant de mieux gérer et de mener à bon terme la traduction. Djilali Khalas, lui, aborde l?aspect de la publication, de la distribution de la traduction pour la faire connaître auprès du lectorat. Pour lui, parler de traduction, c?est parler immanquablement de livres : «Les éditeurs algériens ne sont pas encore arrivés à s?entendre pour créer un mécanisme leur permettant de distribuer à grande échelle et dans de brefs délais un livre.» Et d?ajouter : «Chacun (en parlant des éditeurs) travaille seul, distribue lui-même le livre.» Cela revient à dire que les réseaux de distribution restent précaires. Par ailleurs, si le livre n?est pas si répandu, c?est parce qu?il n?est pas médiatisé. «Rares sont ceux qui font connaître un livre au lecteur, à l?auditeur et au téléspectateur», dit-il, ajoutant que «les médias ne consacrent pas suffisamment d?espace aux livres». Mohamed Sari déplore, pour sa part, l?inexistence de la coordination des maisons d?éditions qui se chargent de la traduction. «On trouve le même livre traduit par plusieurs éditeurs. On se permet de traduire une seconde fois un livre, seulement pour corriger la première», déclare-t-il. Il ajoute : «Il faut qu?il y ait une bibliothèque rassemblant toutes les traductions, et faire connaître, en conséquence, toutes les traductions déjà faites. Cette bibliothèque fonctionnerait comme une banque de données.»