Brutalité Aziza essaye de se débattre pour échapper au satyre, en vain, il est plus fort qu?elle. La lame tranchante qu?il brandit sous sa gorge, l?oblige à ne faire aucun geste. Sous la menace de son couteau à cran d?arrêt, son agresseur lui relève la jupe et assouvit ses bas instincts. Avant de la quitter, il la menace de mort, si jamais elle ouvrait sa sale gueule de femelle. Une fois son violeur parti, Aziza sort de chez elle et crie à tue-tête le nom de Houari. Tout le monde accourt. Quand Hadj Menouar arrive près de chez lui, il est intrigué par le nombre de femmes et d?enfants qui s?y trouvent. Il sait que quelque chose s?est produit chez lui, mais quoi ? Il hâte le pas. Avertie de l?arrivée de son époux, Aziza va à sa rencontre et le met au courant du viol dont elle a été victime. Hadj Menouar se précipite dans sa chambre à coucher, saisit son fusil de chasse et son ceinturon garni de cartouches et déclare devant l?assistance : «J?aurai ta peau Houari !» Il va voir ses cinq fils qui habitent non loin de chez lui et leur ordonne de le suivre. En quelques minutes, l?expédition punitive est formée. La maison de Houari est cernée, mais nulle trace du satyre. Il a pris la poudre d?escampette, en prévision des représailles. Mais comment est-on arrivé à cette situation ? Houari est âgé de 33 ans, il est père de deux enfants, et cela fait plus d?un an, qu?il est divorcé pour la deuxième fois. Faible et effacé, c?est sa mégère de mère qui fait la pluie et le beau temps. Dès qu?elle ne s?entend pas avec sa bru, elle la chasse, sans autre forme de procès. Dans les environs, le vieux Hadj Menouar, âgé de 66 ans, a enterré sa douce moitié, il y a à peine six mois. Comme c?est un personnage connu et riche de surcroît, pour égayer ses vieux jours, il s?est permis d?épouser Aziza, une jeune femme de 38 ans, répudiée pour n?avoir enfanté que des mort-nés. Aziza est issue d?une famille pauvre, mais digne. Elle ne sort jamais sans son mari, mais vaque tous les jours à ses occupations dans l?enceinte du h?aouch (sorte de ferme). En passant près de la maison de Hadj Menouar, Houari était frappé par la beauté de Aziza au point qu?elle hantait toutes ses pensées. Subjugué, il ne cessait de ressasser devant tout le monde le proverbe : «Rabbi yaâti lh?em li maândouche Edhrous.» Entendez par là, rien n?est équitable en ce bas monde, et on n?a jamais ce que l?on veut. Croyant qu?il pouvait obtenir les faveurs de Aziza sans coup férir, il multipliait les tentatives. En vain. N?ayant pas obtenu ce qu?il voulait, il l?agressa. Après avoir essayé de le localiser pour l?abattre, Hadj Menouar dut porter plainte contre Houari, qui après dix jours de cavale, se constitue prisonnier pour éviter de se faire tuer.