Constat n La violence dans notre société prend de plus en plus d'ampleur et occupe des espaces qui jusque-là étaient épargnés, comme la famille et l'école. Pour les spécialiste de la question, l'Algérie est dans «la gestion de l'après-terrorisme». Pour le président de la Forem, maintes études ont démontré en effet que des maltraitances subies au début de l'âge de l'enfance pouvaient bien se répercuter à l'âge adulte par un comportement violent. «On dit toujours que la victime a tendance à imiter son geôlier», a précisé dans ce cadre Mustapha Khiati qui intervenait dernièrement sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale et qui faisait dans ses propos, référence aux massacres terroristes auxquels bon nombre d'enfants avaient assisté durant les années noires en Algérie. «Un enfant ayant subi un trauma puissant au début de sa vie, risque de se transformer lui-même en bourreau dans son âge avancé», a-t-il ajouté. Autrement dit, selon les explications du président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, l'Algérien vit au jour d'aujourd'hui «les conséquences de la décennie noire» estimant en outre que la violence n'a pas une seule et unique cause. «La violence est multifactorielle. Et en Algérie, le facteur déclencheur de cette violence dans sa plus grande partie, demeure la décennie noire», a ajouté Mustapha Khiati qui, tout au long de son intervention se référait à des études réalisées sur le sujet. Reconnaissant que la question «pose problème», le président de la Forem a insisté sur le fait d'agir «et agir vite». «Je pense qu'il y a une prise de conscience à tous les niveaux s'agissant du phénomène de la violence. Des mesures sont annoncées afin d'endiguer ce phénomène», a-t-il rappelé. Ce qu'il faudrait, cependant selon lui, c'est coordonner ces actions au niveau ministériel et au niveau des institutions. «Il faut avoir à l'esprit d'engager à partir d'aujourd'hui, des programmes pour mettre fin à ce fléau», a insisté l'invité de la Radio nationale qui a noté en outre qu'il ne faudrait surtout pas s'attendre à des résultats immédiats. Mustapha Khiati a, dans le même contexte, estimé que tout le monde est concerné par la mise en place de ces programmes. «Les services de sécurité doivent également s'impliquer», a-t-il insisté. La déperdition scolaire étant un facteur favorisant la violence, le président de la Forem préconise d'appliquer la législation en vigueur garantissant la scolarisation des enfants jusqu'à l'âge 16 ans. «Exclure un enfant de moins de 16 ans de l'école est un acte anticonstitutionnel», a estimé Mustapha Khiati faisant état de 200 000 déperditions scolaires (des moins de 11 ans) en Algérie, quelque 100 annuellement. Pour les CEM, ce chiffre est parfois double. «Des solutions s'imposent mais pas celle d'envoyer ces enfants dans la rue», a conclu le président de la Forem.