Le phénomène de la violence, chez les jeunes en particulier, était, avant-hier, le thème développé avec l'invité de la rédaction de la chaine III de la Radio nationale, M. Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), En préambule de son intervention celui-ci tient à rappeler " qu'il y a 17 ans de cela " se sont produits de grands massacres de populations civiles " notamment à Bentalha, Beni-Messous, Raïs et Remka " à la suite desquels, dit-il, " il y a eu énormément d'enfants traumatisés ". Citant nombre d'études, il explique alors que lorsqu'un enfant a subi un traumatisme violent au début des premiers moments de son existence, il risque, une fois parvenu à l'âge adulte, de perpétuer cette violence, voire de se transformer en bourreau. Pour M. Khiati, le phénomène de violence latent observé, aujourd'hui, est, " pour une grande partie ", la conséquence du terrorisme aveugle qui a endeuillé le pays 20 années durant. Il tempère quelque peu cette idée en observant que la violence n'a pas une seule cause. " Elle est, dit-il, multifactorielles " pointant cependant du doigt la " décennie noire ", à l'origine de la mort violente de 150 000 à 200.000 personnes et de l'engendrement de quelque 250.000 orphelins. Il évoque également les déperditions scolaires " lesquelles jettent, chaque année, 100.000 enfants à la rue ". Comme conséquence des problèmes signalés auparavant, M. Khiati cite une inquiétante progression de la criminalité, de la délinquance et de la violence dans les rues, dans les stades " et jusqu'à l'intérieur des familles ". Citant des chiffres communiqués par la DGSN, il fait mention des 20 crimes de sang commis par des mineurs " il y a trois ans ". Parmi les solutions visant à tenter d'endiguer le phénomène de la violence, " qui est en train de déstabiliser la société ", le président du Forem préconise de coordonner les actions initiées en ce sens par les organismes publics. Pour obtenir de premiers résultats " pouvant intervenir dans deux ou trois années " l'invité de la radio propose de sensibiliser tous les segments de la société " en commençant par la famille " et en faisant jouer leur rôle aux collectivités locales. Comme autre mesure pouvant faire diminuer la violence, M. Khiati propose d'encadrer les enfants scolarisés par des psychologues. " C'est, dit-il, un moyen dont je n'ai cessé, depuis des années, de demander l'introduction ". A ce propos, il déclare ne pas comprendre que les " milliers de psychologues au chômage " ne soient pas mis au service des élèves. " Les problèmes au niveau des écoles nécessitent une écoute qui pourrait faciliter l'intégration des enfants et éviter la violence que nous constatons chaque jour " considère M. Khiati.