Réunion n L'UE et l'Otan sont prêts à faire davantage pour soutenir un éventuel gouvernement d'unité en Libye, où la menace jihadiste s'accentue, ont indiqué hier vendredi des responsables à Amsterdam. «Nous sommes prêts à fournir tout le soutien potentiel à un gouvernement d'unité nationale, y compris dans le secteur de la sécurité, dès que ce gouvernement commencera, on l'espère, à gouverner», a déclaré la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, lors d'une conférence de presse à Amsterdam (Pays-Bas). La Libye, pays en proie au chaos actuellement gouverné par deux gouvernements et parlements rivaux, était au cœur d'une réunion des ministres européens de la Défense vendredi à Amsterdam, à laquelle a été convié le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. La rencontre a été suivie d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Jeudi, le Pentagone a estimé que le nombre de djihadistes avait doublé en Libye alors que leur nombre décroît en Irak et en Syrie. Selon les services français, il y aurait «entre 3 000 et 5 000» combattants de l'organisation Etat islamique (EI) en Libye, a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Les Européens s'étaient dit prêts au printemps dernier, après le lancement des pourparlers sous l'égide de l'ONU visant à réunifier pays, à aider un nouveau gouvernement d'unité à asseoir son autorité, proposant une enveloppe d'aide de 100 millions d'euros. Mais les tractations, entamées il y a plus d'un an, piétinent, plusieurs participants ayant refusé de reconnaître le gouvernement d'unité proposé par le Premier ministre désigné Fayez el-Sarraj. Aux yeux du chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, le renforcement de l'EI en Libye montre qu'il faut «pleinement soutenir les efforts pour trouver une solution politique, obtenir un cessez-le-feu et avoir un accord sur un gouvernement d'unité». L'Alliance atlantique est prête à aider «à construire des institutions de défense» en envoyant des conseillers et formateurs en Libye «mais cela nécessite une requête d'un nouveau gouvernement d'unité», a-t-il rappelé à Amsterdam. Le siège de l'Otan à Bruxelles accueille jeudi prochain une réunion des ministres de la Défense des 26 pays engagés militairement au sein de la coalition anti-EI, ainsi que des représentants du gouvernement irakien. L'UE a «déjà commencé à explorer les options en ce qui concerne les prochaines phases de l'—opération Sophia—», qui vise à décourager les passeurs de migrants de la Libye vers l'Italie, déployée l'été dernier en Méditerranée, a expliqué Mme Mogherini. Cette force navale ne peut aujourd'hui intervenir au plus près des côtes libyennes, faute d'autorisation des autorités locales et de mandat de l'ONU.