Résumé de la 343e partie n La rancœur s'est emparée de toi, Desmond, comme la gangrène qui s'attaque à un os, dès le jour où tu as su qu'Iris était ta mère. Tu as toujours pensé que tu en savais plus que tout monde, me lança cet insolent jeune homme. Si bien que je lui dis ce que je savais : — Par bonheur, il se trouve que M. Sung est ami avec l'un des avocats de la compagnie pharmaceutique Synatech Corporation. Peut-être as-tu entendu parler de cette compagnie, Desmond ? A voir la façon dont sa mâchoire se crispait, je compris que je ne m'étais pas trompée. Mon petit-fils avait projeté de vendre l'œuvre de ma vie à un concurrent qui ne voulait rien d'autre que s'approprier mon nom et mon laboratoire. Un concurrent qui aurait laissé le tonique Golden Lotus et le Baume de Mei-ling disparaître de l'étalage des pharmacies. — Mais pourquoi tant de mystère, grand-mère ? dit Charlotte. Pourquoi ne pas m'avoir simplement préve-nue ? Tu sais que je sais garder un secret. — Je n'avais aucune preuve que toi ou la compagnie étiez menacées. Seul mon flair de vieille femme m'a alertée. Desmond aurait attendu que je sois morte pour mettre son plan diabolique à exécution, mais je ne pouvais pas me permettre de patienter aussi longtemps. De plus, je n'étais pas absolument certaine que la menace venait de Desmond. Car je ne faisais pas davantage confiance à Adrian ou à Margo. En outre, je craignais qu'une autre compagnie pharmaceutique comme Moonstone ne cherche à lancer une OPA sur Harmony. C'est pourquoi je voulais en avoir le cœur net. Car je savais qu'après ma mort tu serais seule, et que je ne serais plus là pour t'aider. Aussi, je décidai d'accepter le cadeau des dieux et de rester morte. De cette façon, je pouvais t'aider. — Avec l'appui de M. Sung, ajouta Charlotte. — Je suis désolé, fit le vieil avocat. Je n'ai pas eu la tâche facile. Mais j'avais donné ma parole à votre grand-mère. — Mais qu'en est-il du cercueil qui a été enterré dans le cimetière de San Francisco? dit Margo avec l'expression de quelqu'un qui vient de croquer dans un fruit amer. — Il est vide naturellement, c'est un symbole de ma mort inachevée. — Doux Jésus, marmonna Adrian en se dirigeant vers le bar et en saisissant une bouteille de whisky. Il s'en servit un petit verre qu'il avala d'un trait. Puis il s'en resservit un autre. — Il est six heures du matin, Adrian, fit sèchement observer Margo. — Ah oui, et alors ? J'arrive ici et je me retrouve nez à nez avec une morte qui parle et qui marche — je te rappelle que j'ai assisté à ses funérailles... Il fit une pause, son regard croisa celui de sa femme, et il reposa son verre, l'air penaud. Je savais que Margo tenait l'alcool en horreur, et je savais pourquoi. A suivre