L'artiste-peintre Adlane Samet mêle l'expression spontanée et brute à la construction mythique dans «Regard's», sa seconde exposition personnelle. Visible jusqu'au 13 avril à l'Espace contemporain d'El Achour (banlieue d'Alger), cette exposition invite à découvrir l'univers très affirmé de ce jeune artiste de 26 ans, enfantin par ses traits et ses couleurs, intriguant et sombre par ses personnages et ses scènes. A travers une vingtaine de tableaux, des acryliques sur toile en majorité, Adlane Samet déploie sur des fonds jaunes, pastels, rouges ou encore gris, des figures étranges et difformes dans des postures et des situations aussi inquiétantes les unes que les autres. Homme vert et cornu tenant un corbeau par les pieds dans «Attrape cauchemar», cavalier sans visage poignardant sa monture dans «Trahison» ou encore bête à queue de poisson aux dents saillantes capturant un homme dans «L'ogre et le pêcheur», sont autant de représentations que l'artiste propose. Ces scènes fantastiques qui semblent sortir tout droit d'un conte pour enfants ont été imaginées a posteriori, explique le peintre qui parle d'«expressionnisme pur» dans sa manière d'aborder «instinctivement» la peinture. «C'est un dialogue avec la Toile que j'entame à chaque fois», insiste ce peintre habitué des performances artistiques pour évoquer un travail qu'il aborde, dit-il, avec autant de «sincérité» et de «pureté» qu'un enfant. Quant à expliquer le bestiaire (chèvres, dauphins, chats, corbeau, etc.), qui peuple son travail, l'artiste aime à parler de «bestial» à propos des personnages «mythiques» et hybrides de ses toiles. Cette dimension est d'ailleurs soulignée dans les textes accompagnant le catalogue de l'exposition, où les critiques parlent de «voies magiques», de «périples imaginaires» ou encore d' «imagier sauvage et psychanalytique» pour décrire la particularité de cette démarche esthétique.