Conférence n Les pyramides algériennes sont l'interprétation d'une approche poussée des théories géométriques et arithmétiques, maîtrisées et développées par nos ancêtres. Vestiges millénaires en dégradation avancée, les pyramides algériennes érigées des millénaires avant J-C, contemporaines de celles d'Egypte, véhiculent l'empreinte du génie bâtisseur des Berbères, sans susciter aucune attention ni intérêt, tant par les décideurs que par la population. Aujourd'hui au nombre de 25, une centaine ayant été détruites par les différentes colonisations, les pyramides existantes n'ont aucune portée historique pour «beaucoup d'Algériens… Pour eux, ces édifices n'existent qu'en Egypte», a signalé l'universitaire et archéologue Sahraoui Bachir au cours d'une conférence, à la bibliothèque de jeunesse (Didouche Mourad), à l'initiative de l'établissement Arts et culture. En forme de dôme, l'architecture spécifique à la culture amazighe se reconnaît avec le monument Medrassen à Batna, le Mausolée royal de Tipasa, surnommé tombeau de la chrétienne par méprise, le tombeau de Syphax dans l'Ouest algérien et le sépulcre de Tin Hinan à Tamanrasset. Les pyramides algériennes, comme l'a expliqué le conférencier, sont l'interprétation d'une approche poussée des théories géométriques et arithmétiques, maîtrisées et développées par nos ancêtres. Les édifices millénaires démontrent également leur génie bâtisseur propre à la culture amazighe. Sahraoui Bachir a rappelé également l'existence des djeddars de Frenda dans la wilaya de Tiaret, vestiges séculaires berbères. A ce titre, les djeddars sont définis par les spécia-listes comme étant les plus vieux monuments funéraires implantés en Afrique du Nord : «Trois djeddars (classés A, B, C) se trouvent sur le djebel Lakhdar et les dix autres (D à M) sur le djebel Araoui. Les dimensions de leur base carrée varient entre 11,50 mètres et 46 mètres avec une hauteur pouvant atteindre 18 mètres.» L'archéologue, contrarié, a mentionné l'état de ruine avancée des édifices funéraires, vestiges de notre passé lointain, appelant à plus de protection de ce qu'il considère comme une des merveilles du monde, avant qu'une partie de notre mémoire ne vienne à disparaitre avec leur disparition. L'universitaire signale que les grottes de Frenda sont devenues des abris aux chiens errants. Il a également abordé les cas des sites archéologiques de Ain Lahnèche dans la circonscription d'El Eulma (Sétif), et de Milok dans la willaya de Laghouat, sujets à un désintéressement identique de la part des décideurs. Il faut savoir, selon Sahraoui Bachir, que des fouilles récemment réalisées sur le premier site ont permis de découvrir 800 fragments d'objets et d'outils divers. Notons que dans les années 1970 un chantier de fouilles a été réalisé dans les djeddars de Frenda par l'archéologue Fatima Khadra, les données recueillies par cette universitaire ont permis une meilleure connaissance du site. Ce dernier à vu sa candidature proposée par les autorités algériennes, en 2008, au classement du patrimoine mondial.