Parcours n Si la télévision lui a offert des rôles diversifiés, avec notamment «Limada», ou «Les raisins aigres», le quatrième art restera pour elle sa première passion qu'elle n'a jamais reniée depuis plus de 50 ans. Pour son 18e rendez-vous à l'espace culturel Bachir-Mentouri (l'ex-rue Pichon), «Passerelles théâtre» a donné, à l'initiative de l'établissement Arts et culture, la parole à Nadia Talbi, une dame de la scène algérienne dont le nom fait toujours référence dans le monde des planches, du cinéma et de la télévision. C'est dans ce dernier registre que les spectateurs algériens ont eu à se familiariser avec la comédienne et ses rôles nombreux. Face à la presse, au public et certains membres de la famille artistique, Nadia Talbi, qui a longuement contribué à l'enrichissement de notre patrimoine, a fait ressortir les points saillants de son parcours professionnel. C'est en 1964, alors qu'elle venait d'avoir 20 ans, qu'elle a entamé sa carrière, presque en même temps que le Théâtre national algérien (TNA) qui venait de prendre la barre de son destin dès 1962, avec Mustapha Kateb, premier directeur du TNA. Dans ce cadre, elle rejoint le TNA comme professionnelle en décrochant son premier rôle dans une pièce d'Emanuel Roblès «Montserrat». Plus tard, la pièce «Les chiens» la propulsera dans sa carrière en lui faisant côtoyer Sid-Ali Kouiret, Larbi Zekkal et Sid-Ahmed Agoumi. Les dramaturges Kateb Yacine, Alloula seront entre autres les grands hommes du théâtre algérien que Nadia Talbi, à l'orée de sa carrière, avec qui elle travaillera. Si la télévision lui a offert des rôles diversifiés, avec notamment «Limada», ou «Les raisins aigres», le quatrième art restera pour elle sa première passion qu'elle n'a jamais reniée depuis plus de 50 ans. Nadia Talbi a été distribuée dans plus de vingt productions théatrales. Outre «Les chiens» et «Montserrat», elle a joué dans «L'Avare», «Rouge l'aube», «Les Concierges», «Sliman Ellouk», «Galou Laârab galou», «La maison de Bernada Alba»… Par ailleurs, Nadia Talbi est revenue sur la trilogie filmique sous la direction du grand Lakhdar Hamina dont «Chroniques de braise», «Vent de sable» et «La dernière image», des longs métrages et une présence lui ayant déroulé le tapis rouge du Festival de Cannes. Son agenda cinématographique est fort également des productions, comme «Une femme pour mon fils» et «l'Empire des rêves». Nadia Talbi est, ensuite, revenue sur ce qui sera une blessure dans sa vie depuis 2001 et qu'elle continue de subir : sa retraite forcée. Une mise à l'écart de ce qui a été sa passion et son besoin de vivre qui lui fera dire : «Forcer un artiste à aller à la retraite est un crime crapuleux.» Elle a abordé également le sort des artistes qui ont tant donné et qui sont relégués aux oubliettes une fois ayant cessé leur activité. C'est avec beaucoup d'humilité et de bonheur que la comédienne s'est remémoré les instants où elle a joué face à un public attentif ainsi que face à des personnalités telles que Che Guevara, Giap ou le président Bourguiba. Leila N. l S'exprimant sur ses projets, elle dira : «Je travaille avec la talentueuse conteuse Naïma. Je revois son texte qui est un conte. Je l'enrichis par des éléments de théâtre.» Elle a, en outre, ajouté qu'elle prépare actuellement un monologue aux côtés de la conteuse Naïma Mehaïlia. Ce spectacle mêlant drame et comédie traitera l'histoire des femmes solitaires. Par ailleurs, Nadia Talbi a émis le souhait de mettre en scène la pièce «Les Chiens», aux côtés de Sid-Ahmed Agoumi. «Il s'agit d'un hommage à Hadj Omar et aux comédiens disparus qui ont joué avec elle dans la pièce», a-t-elle souligné. Née le 30 juillet 1944 à Sidi-Ali dans la wilaya de Mostaganem, Nadia Talbi entreprend à peine adolescente des cours de danse classique et de théâtre au conservatoire de la ville d'Oran. Elle n'oubliera jamais son premier rôle avec le personnage de Safia qui fut la petite flamme, celle qui l'a guida vers la consécration. «Passerelles théâtre» est un forum de dialogue et une plateforme de discussion, qui accueille, deux fois par mois, des gens du théâtre pour évoquer de multiples aspects techniques ou d'écriture liés à cet art.