Soutien : Plus qu?une fête, c?est l?expression d?une solidarité sans faille dont feront preuve des gens simples à l?adresse d?un jeune, éprouvé par des dépenses énormes. Famille et amis se sont tous mobilisés pour le mariage de Mourad. Ce jeune de Bab El-Oued, âgé de 29 ans, orphelin de père et soutien de famille a fait l?objet d?un élan de solidarité à la mesure de l?amour que lui porte chacun de ceux qui le connaissent. Il s?agissait aussi de lui épargner le poids des dépenses ô combien énormes pour ce genre d?événements. Ainsi, l?on se partage les charges et les dépenses à quelques jours de l?échéance. Certains n?hésiteront pas à mettre la main à la poche pour l?aider dans les dépenses sans fin. D?autres, véhiculés, proposeront leur aide pour transporter le matériel. Chaises, tables, ustensiles en tous genres, sac de semoules, viandes... Ces copains d?enfance se réuniront même pour réfléchir au cadeau qu?ils veulent lui offrir à tout? prix. Mais avec leurs petits salaires malheureusement, ils ne peuvent se permettre des folies. Il s?agit de penser à un cadeau de valeur en prenant en compte sa durée, comme une belle horloge ou un joli meuble ou alors un appareil électroménager. Ce qu?il ne faut pas perdre de vue c?est surtout le prix. Aider le marié est une chose. Ne pas grever davantage un salaire déjà maigre en est une autre. D?autres, ne possédant ni véhicules ni moyens financiers n?ont que les muscles à proposer dans les travaux d?Hercule, durant les festivités : porter des affaires qui pèsent lourd, contribuer à préparer la cour qui servira de salle des fêtes, faire les courses au marché, avec en prime le sourire. Les voisins, premier soutien à la famille, ouvriront les portes de leurs maisons pour que l?immeuble entier ne forme qu?un seul et grand appartement comptant une seule famille. On aide dans la préparation des gâteaux permettant ainsi à la famille du marié de faire des économies. Le dîner, «l?aâcha», est lui aussi, une affaire de solidarité où chaque cordon bleu met en action son savoir-faire, le tout dans la bonne humeur et au milieu de la vapeur qui se dégage des grandes marmites. Les collègues de travail ne sont pas en reste, passant d?un temps à autre pour prêter main-forte dans les préparatifs. En somme des gestes simples qui vont droit au c?ur, exprimant une solidarité sans faille mais surtout une amitié solidement nouée. Une preuve qui a tendance au grand dépit des nostalgiques, à s?effacer selon certains à cause des vicissitudes de la vie qui poussent chacun à ne penser, bon gré mal gré, qu?à soi-même. Ce qui n?est pas le cas pour Mourad qui, à travers, cette solidarité se rend compte du capital sympathie dont il bénéficie dans son quartier et même au-delà. C?est ainsi qu?il dépassera bon nombre de difficultés en faisant des économies. Cela lui a permis de subvenir à d?autres besoin pressants, grâce au sens du sacrifice dont ont fait preuve des gens qui ont refusé de laisser seul dans l?embarras un ami. Un instant rare qui nous redonne confiance en nous prouvant que la solidarité n?est pas un vain mot dans la société algérienne. Bien qu?éprouvée par des années de vaches maigres, il n?en demeure pas moins que le pain se partage à parts égales, comme le dit si bien l?adage populaire.