C'est confirmé, l'Etat va s'endetter. Mais pas auprès de pays étrangers ou d'institutions financières internationales. L'endettement sera interne, selon notre ministre des Finances, qui explique ce matin que durant l'année 2016, les fonds qui vont être tirés, par exemple, de la seule fiscalité ordinaire (3 200 milliards de dinars escomptés) vont être doublés, comparativement à ceux tirés, jusqu'alors, de la fiscalité pétrolière (1 600 milliards de dinars). C'est ce qu'a confirmé ce mardi matin le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, qui s'est montré cependant optimaliste quant au creusement, de moitié, du déficit budgétaire du pays et de la chute de 30 milliards de dollars des recettes d'exportation tirées des hydrocarbures. «Contrairement à ce qui se dit ici et là, le pays n'est pas dans le rouge», a-t-il affirmé, se voulant rassurant. Pour appuyer ses dires, le ministre des Finances a tenu à rappeler que l'Algérie n'a pas de dettes vis-à-vis des marchés financiers étrangers et que, par ailleurs, elle dispose d'une épargne nationale conséquente sur laquelle, «elle peut compter pour maintenir son rythme de croissance». «L'effort du gouvernement tend, désormais, à rechercher des moyens de financement alternatifs» consistant à optimiser la fisca lité, les ressources financières disponibles dans le pays et à avoir recours à l'endettement, qu'il soit interne ou externe» a soutenu Abderrahmane Benkhalfa. Le ministre a, dans ce cadre, souligné que, durant l'année 2016, les fonds qui vont être tirés, par exemple, de la seule fiscalité ordinaire (3 200 milliards de dinars escomptés) vont être doublés, comparativement à ceux tirés, jusqu'alors, de la fiscalité pétrolière (1600 milliards de dinars). Dans son intervention, M. Benkhalfa a précisé ainsi, que durant les quatre derniers mois de l'année 2016, les banques ont récolté environ 140 milliards de dinars tirés des paiements par chèque pour les achats de véhicules et l'acquisition de biens immobiliers, mais également par la mise en conformité fiscale volontaire ciblant les opérateurs de l'informel. Le ministre a, par ailleurs, annoncé que des portes ouvertes sur la fisca- lité et les facilitations fiscales vont s'ouvrir au public à partir du 27 mars en cours. Toujours s'agissant des finances, un représentant du FMI a souligné, hier que les efforts entrepris par les autorités algériennes en matière de réformes et de consolidation budgétaire devraient se poursuivre, en re-levant que les marges budgétaires et extérieures accumulées permettent ces réformes. «L'Algérie fait face à d'importants défis suite à la chute des cours de pétrole dont on s'attend à ce qu'elle soit durable. Pour y répondre, il convient de poursuivre les efforts entrepris par les autorités du pays en matière de réformes et de consolidation budgétaire», a affirmé le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI, Jean-François Dauphin, lors d'une conférence de presse. «Un ajustement budgétaire soutenu et des réformes structurelles de grande ampleur sont nécessaires pour réduire les vulnérabilités» de l'économie algérienne, a-t-il suggéré.