Le Maroc a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental en 1975 lorsque la puissance coloniale, l'Espagne, s'en est retirée, ce qui a poussé le Polisario à mener une lutte armée jusqu'en 1991, année où l'ONU a réussi à obtenir un cessez-le-feu et à déployer la Minurso , le 29 avril de la même année. Comme son nom l'indique, la mission onusienne a pour objectif l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) conformément aux indications données dans le rapport du secrétaire général du 19 avril dans lequel le plan de règlement était présenté en détail. Il était prévu que la Minurso compte parmi ses personnels environ 1000 agents civils selon les besoins des différentes phases de la période de transition, environ 1 700 soldats et observateurs militaires, et 300 fonctionnaires de police. D'après le plan de règlement, le référendum au Sahara occidental aurait dû avoir lieu en janvier 1992. Il n'a toutefois pas été possible de respecter le calendrier initialement prévu tandis que l'occupant marocain persiste à vouloir imposer sa proposition d'une une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire riche en minéraux. Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, avait appelé récemment la communauté internationale et l'ONU à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à l'instar de l'UA et de plusieurs pays. L'ONU favorable à un référendum Craintes n Les efforts soutenus du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en vue de parvenir à une solution qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, sous occupation marocaine, ont mis à mal le Royaume marocain, auteur d'une «tragédie humanitaire» dans ce territoire non autonome en attente de décolonisation. Lors de sa récente visite, début mars, aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires sahraouis libérés à Bir Lahlou, Ban Ki-moon s'est dit attristé par une «tragédie humanitaire» au Sahara occidental occupé qui dure depuis quatre décennies, promettant de relancer la médiation de l'ONU en vue d'engager des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc. En insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, le secrétaire général de l'ONU a indiqué qu'il allait œuvrer à faire avancer ce processus. Il avait en outre fortement irrité le Royaume du Maroc en parlant «d'occupation» à propos du statut de ce territoire annexé par le Maroc en 1975, et qui reste la dernière colonie en Afrique. Ban Ki-moon avait surtout déploré le manque de «progrès réel» dans les négociations «devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Ces déclarations, soutenues par la communauté internationale, ont visiblement mis à mal Rabat qui, dans un communiqué, a annoncé sa décision de réduire de manière importante la composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), en particulier la branche politique, et de cesser avec effet immédiat sa contribution financière à cette mission. L'ONU avait déploré, mercredi, cette décision «regrettable» du Maroc et a indiqué «prendre des mesures» à suivre. Toutefois, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué que Ban Ki-moon maintenait ses déclarations à l'origine du courroux marocain, et qu'il avait renoncé à se rendre à Rabat vu le climat ambiant. «Il n'a pas de visite prévue pour l'instant», avait-il précisé, assurant qu'«il n'est pas non plus question de retirer la Minurso». Ban Ki-moon avait auparavant, exprimé son amertume devant une telle décision. Il s'était plaint en recevant M Mezouar, d'un «manque de respect» du Maroc envers sa personne et l'ONU. Il avait également exprimé, à la même occasion, au ministre marocain «sa profonde déception et sa colère» à la suite d'une manifestation à Rabat «qui l'avait pris pour cible personnellement».