Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati a affirmé, jeudi à Bruxelles, que l'attaque dirigée par les autorités marocaines contre le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est "un signe de l'affolement" de Rabat qui s'emploie depuis des années à saper les efforts de l'ONU pour le règlement du conflit au Sahara Occidental. Les accusations portées par le Maroc à l'encontre du Secrétaire général de l'ONU constituent "une preuve de la nervosité des autorités marocaines qui ont recours, une nouvelle fois, à la pression et au chantage", a déclaré M.Sidati à l'APS. Dénonçant les pratiques du Royaume chérifien qui s'emploie depuis des années à saper les efforts des Nations unies pour le règlement du conflit au Sahara Occidental conformément aux résolutions de son Assemblée générale et de son Conseil de sécurité, M. Sidati a souligné que la violente réaction des autorités marocaines après la visite de Ban Ki-moon dans la région est motivée par "la légitimité conférée au combat du peuple sahraoui par ce geste du Secrétaire général des Nations unies". "Rabat a, d'abord, fait obstacle à la visite du Secrétaire général des Nations unies au Maroc et aux territoires sahraouis occupés. Maintenant, on assiste à la méthode à laquelle nous a habitué l'expansionniste marocain qui a toujours eu recours aux invectives, à la pression et au chantage", a ajouté le responsable sahraoui. La nouvelle sortie médiatique des autorités marocaines démontre, a-t-il poursuivi, à quel point le Maroc nous rendra la tâche plus que difficile à la concrétisation de l'£uvre de paix entamée par les Nations unies au Sahara Occidental. Mardi, le Maroc a porté des accusations contre le secrétaire général des Nations unies pour ce qu'il a appelé des "dérapages" lors d'une visite en Algérie, en Mauritanie et dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés à Bir Lehlou, destinée à relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara Occidental. Au cours de sa dernière visite dans la région, le Secrétaire général de l'ONU s'est dit attristé par une tragédie humanitaire au Sahara Occidental occupé qui dure depuis quatre décennies, promettant de relancer la médiation de l'ONU en vue d'engager des négociations directs entre le Front Polisario et le Maroc. En insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Secrétaire général de l'ONU a indiqué qu'il allait oeuvrer à faire avancer ce processus. M. Ban a même assuré que les membres du personnel de la Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) étaient "prêts à organiser un référendum s'il y a accord entre les parties". Se félicitant de la réaction "logique" du Secrétaire général des Nations unies, le ministre sahraoui délégué pour l'Europe a exprimé son souhait que sa visite dans la région puisse permettre "d'accélérer le processus de mise en œuvre des résolutions des Nations Unies" et surtout de "réunir les conditions pour un agenda démocratique comme voie de solution définitive au conflit au Sahara Occidental". "Sans verser dans l'optimisme béat, il semble que cette visite fut un pas très positif. Elle a démontré une volonté réelle chez les Nations Unies d'aider à la solution du conflit, surtout en essayant de mettre en œuvre leurs résolutions, et leurs décisions", a-t-il estimé.