Résumé de la 4e partie n après avoir aperçu la belle créature, le prince décida de rester seul pour savoir si elle était mortelle ou fée. Il la regarda tandis qu'elle parlait, s'émerveillant de son visage épanoui comme une rose. Il l'interrogea sur son village, sur ses parents. Elle répondit : — C'est ici, dans cette caverne, que j'ai vécu et grandi. Le serpent m'a élevée : je suis sa fille. Mais c'est à son insu que je sors. Ne va pas le lui dire, ni lui raconter que tu m'as vue surtout ! Et elle rentra. Le prince s'en alla trouver son père ; il lui déclara : — Je veux épouser la fille du serpent. Le roi s'indigna. Le prince tomba malade d'un grand mal. La fièvre ne le quitta ni jour ni nuit. Le roi finit par demander : — Mon fils, qu'est-ce qui te guérirait ? — Laisse-moi épouser la fille du serpent, dit le prince, et tu verras que je guérirai. Comme le prince dépérissait de jour en jour, le roi céda. Il se rendit chez le serpent et lui dit : — Donne-moi ta fille pour mon fils. Le serpent répondit : — Roi, il y a sept ans qu'elle est venue à moi. Je l'ai élevée comme ma fille. Elle m'est plus chère que le haut-ciel. Mais puisque, ô roi, tu la veux, la voici : je te la confie. Comble-la de présents et veille sur elle comme je l'ai fait moi-même jusqu'ici. Quant à moi, je ne te demanderai qu'une chose : une outre de sang. Le jour où elle devait se séparer de lui pour suivre le roi à la cour, le serpent dit à la jeune fille : — Va ma fille, sois vaillante, va et ne regarde surtout pas en arrière mais toujours en avant ! Elle monta une jument toute caparaçonnée de soie et le roi l'escorta. Mais au bout d'un moment elle s'écria : — J'ai oublié mon peigne ! Elle descendit de sa monture et courut vers la caverne où elle surprit le serpent en train de se repaître de sang. Elle le vit changer d'expression. Il lui dit, tout honteux : — Ne t'avais-je pas recommandé de ne pas revenir en arrière ?...Tu t'en repentiras ! Elle s'en retourna tout effrayée vers le roi. Elle vécut heureuse à la cour durant quelques mois. Le prince, son mari l'aimait tendrement. A la grande joie de toute la famille royale, elle mit au monde un enfant aux cheveux d'or, un enfant à sa ressemblance. Elle garda le lit quarante jours et puis, un matin, elle se leva pour se mêler à la vie de la cour. Lorsqu'elle revint vers l'enfant, il avait disparu. On le chercha partout, on remua ciel et terre pour le retrouver mais en vain. A suivre