La conjoncture étant ce qu'elle est, notre pays se doit de traverser cette phase sans dommages et si possible en tirer même profit pour un nouveau départ. Pour cela, certains mécanismes et fonctionnements sont à revoir. C'est ce que nous a affirmé l'expert agronome Akli Moussouni, qui a donné son avis sur les dernières décisions de l'Etat, «visant à optimiser la production pour réussir le pari de la transition, conformément au projet de loi de finances 2016». «La mise en œuvre du programme lié à la diversification de l'économie hors hydrocarbures ne peut pas être élaborée du jour au lendemain», a expliqué ce cadre expert. En outre, ajoute-t-il, le principe de la diversification de l'économie nationale est une vision qui consiste à promouvoir efficacement la production, mais en même temps à réduire la facture des importations, qui est beaucoup plus facile que d'élaborer un programme de développement de l'exportation. Le marché national tel qu'il se trouve aujourd'hui en matière de production, de transformation, de rentabilité n'est pas organisé de façon à répondre aux besoins de l'exportation. Cette difficulté se situe à deux niveaux essentiels : il faut savoir que l'Algérie n'a pas encore mis en place le plan ou le programme par rapport à une éventuelle situation de l'exportation. L'Etat n'a pas encore mis les mécanismes d'intervention du marché extérieur qui demeure extrêmement complexe du point de vue de la concurrence, mais aussi de la compétitivité des produits agricoles. Dans tous les cas de figure tous les paramètres fondamentaux ne sont pas réunis actuellement pour le développement de la production algérienne à l'exportation, a-t-il tranché. Autrement dit, notre interlocuteur souligne que «la manière de produire ne répond plus aux exigences du marché national, qui, pour l'heure, constitue un handicap pour réussir ce défi». Néanmoins, il faut savoir que l'Algérie dispose d'un énorme potentiel, qui incarne un avantage comparatif en termes de croissance des produits agricoles , de la qualité des produits offerts par la nature du climat et du sol. Cependant, il n'est pas possible de faire valoir cet avantage, et ce, en raison des matériaux utilisés dans le secteur, qui sont restés archaïques et traditionnels . En plus du potentiel humain qui n'est pas organisé pour répondre à un besoin économique dans un cadre national. Le tout de ces facteurs déterminants est couronné, estime notre expert, par l'intervention de l'Etat, dont le soutien dans toutes ses formes est attribué à titre individuel aux intervenants qui ne sont pas soumis à une obligation de rentabilité. Les efforts consentis par les pouvoirs publics restent toujours insuffisants et donc n'ont pas apporté leurs fruits sur le terrain. L'Etat se limite uniquement à donner des sommes faramineuses aux agriculteurs, mais cet argent n'a ni été utilisé à bon escient ni dans un cadre organisé. «Le ratage du programme de plantation d'un million d'hectares d'oliviers est l'un des exemples édifiants», a conclu notre interlocuteur.