Contexte n A une année de la présidentielle française, la classe politique française, toutes tendances confondues, semble connaître les premières contractions au moment où l'opposition, désunie, prépare sa primaire et la gauche, déchirée, craint le cauchemar de 2002. Cette situation d'avant-match est sans doute la plus incertaine en raison des sondages défavorables du président sortant, François Hollande, qui a lié son avenir politique à l'inversion de la courbe du chômage, objectif rencontrant encore des difficultés. Selon les résultats des derniers sondages, François Hollande est à son plus bas niveau. Avec 14% d'opinions positives (Ifop), il est le chef de l'Etat le plus impopulaire de tous les présidents de la Ve République. Les dernières enquêtes annoncent même son élimination de la course présidentielle dès le premier tour. Certes, il a devant lui 11 mois pour décider s'il brigue un deuxième mandat ou pas. Cependant ses proches ne cachent pas pour autant leur «confiance» que, dans six mois, «tout ira en sa faveur», arguant qu'il n'y a «pas d'alternative» à François Hollande. Nombre d'observateurs estiment, dans ce contexte, qu'il lui faudra d'abord «mettre de l'ordre» dans son camp déchiré par l'action de l'exécutif jugée «libérale» et «favorable» au capital au détriment du social. C'est dans cette optique que le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, un de ses vieux compagnons, a lancé une initiative politique «Eh oh, la gauche !» pour sauver la situation et qui se veut une mise en garde aux frondeurs du camp pour une prise de conscience. «Ne te trompe pas parce que pendant que tu nous critiques, la droite prépare l'alternative», a expliqué son initiateur qui fait de l'union de la gauche une des priorités, afin d'éviter, coûte que coûte, le syndrome de la catastrophe électorale de 2002 au cours de laquelle Lionel Jospin était éliminé au 1er tour. A droite, le candidat à la primaire, Alain Juppé crève l'écran. Avec de bonnes opinions récoltées et des intentions de vote au-dessus de 30% au 1er tour de la présidentielle, le maire de Bordeaux est en pôle position dans ce camp politique qui se caractérise, par ailleurs, par une frénésie dans la course présidentielle, même si à un an rien n'est encore joué et le favori des sondages, un an avant le scrutin, l'a rarement emporté douze mois plus tard, selon des observateurs. En effet, une douzaine de candidats se bousculent déjà à la primaire de la droite, en attendant la décision de l'ancien président Nicolas Sarkozy, affaibli par ses affaires de justice. Du côté de l'extrême droite, le Front national ne donne pas l'impression d'être pressé après avoir consommé sa dernière défaite aux élections régionales. L'unique candidate, Marine Le Pen, dispose d'un socle électoral grandissant et assez solide qui se nourrit des échecs de la droite et de la gauche. Pour le moment, toutes les enquêtes la donnent qualifiée pour le second tour, quels que soient ses adversaires, même si elle serait battue, selon les mêmes sondages.