L'ordonnance n°70-86 du 15 décembre 1970, portant code de la nationalité, a été amendée. Les changements opérés s'apparentent en effet à une mini-révolution qui ne manquera pas d'avoir, à l'avenir, des répercussions sur les mœurs locales. Les remous ne se sont pas fait d'ailleurs attendre dans les milieux islamistes qui ont vu dans ces révisions « des visées inavouables contre les constantes nationales ». La gent féminine en est la première bénéficiaire puisque la parité, hommes et femmes, est affirmée dans le corps du texte. Quelque 10 dispositions de la loi donnent la prédominance au « jus soli » (droit du sol) , alors que jusque-là « le jus sanguini » (du sang) était la règle. Le texte prévoit, entre autres, l'acquisition de la nationalité algérienne aux enfants nés à l'étranger de mère algérienne et de père étranger, avant ou après leur majorité, ainsi qu'à toute étrangère ou étranger marié à un Algérien ou à une Algérienne. Aussi, il est prévu l'extension du bénéfice de l'obtention de la nationalité algérienne par le père au profit de leurs enfants mineurs, en plus de l'allègement des conditions de la preuve de la nationalité d'origine par filiation. La nationalité pourrait être donnée, « à titre exceptionnel et sans condition », à l'étranger qui a rendu des services remarquables à l'Algérie ou qui a été atteint d'une maladie contractée au service de l'Algérie. Ou encore à l'étranger dont la naturalisation présente un intérêt exceptionnel pour le pays. La nationalité pourra également être obtenue à titre posthume pour les étrangers qui auraient pu de leur vivant faire partie des deux premières catégories, et ce, à la demande de naturalisation de son épouse et de ses enfants. Le législateur algérien semble bousculé par les remous qui travaillent en profondeur la société algérienne. D'aucuns voient que ce sera « tout bénef » pour les étrangers qui débarqueront chez nous à la faveur de l'ouverture du marché national. Certains mauvaises langues appréhendent d'ailleurs les mariages blancs.