Cet attentat terroriste ravive la tension en Turquie où le gouvernement Erdogan a montré du doigt le PKK (interdit), lequel a rejeté toute responsabilité en affirmant que ses forces ne s'attaquaient pas aux civils. Neuf personnes ont été tuées et soixante-neuf autres ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée survenu lundi soir dans le centre-ville de Gaziantep dans le sud-est de la Turquie, a annoncé le maire de la ville, Asim Güzelbey, cité par les chaînes de télévision. La puissante explosion s'est produite peu après 17h00 GMT à quelques dizaines de mètres d'un commissariat de police de cette ville, incendiant plusieurs véhicules dont un bus municipal, dans lequel ont péri trois des victimes, a souligné le responsable sur la chaîne d'information NTV. Les chaînes de télévision ont montré des véhicules calcinés alors que les pompiers tentaient d'éteindre les flammes. Un précédent bilan officiel fourni lundi soir avait fait état de huit morts et d'une cinquantaine de blessés. M. Atalay a accusé les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'être à l'origine de cette attaque, survenue au deuxième jour de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du Ramadhan. Mais dans un communiqué publié hier par l'agence pro-kurde Firatnews, le PKK a nié toute responsabilité dans cet attentat. “Nos forces n'ont rien à voir avec cette attaque. Nous ne nous attaquons pas aux civils", indique ce texte. Le PKK a jusqu'à présent toujours refusé d'admettre son implication dans les attentats qui ont provoqué des pertes civiles. Un groupe radical kurde affilié au PKK, baptisé les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), revendique en général ce genre d'attentats. Le PKK affirme que les TAK sont constitués d'éléments incontrôlés ayant quitté ses rangs. Le vice-Premier ministre a annoncé que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se rendrait ce jour à Gaziantep. Aucune arrestation n'a pour l'instant été effectuée, a-t-il ajouté. À signaler que deux soldats turcs ont été tués et un autre blessé dans l'explosion, lundi, d'une mine posée par les séparatistes du PKK dans le sud-est de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie. La mine a explosé alors qu'un véhicule militaire blindé turc était en service de routine sur l'autoroute Hakkari-Van tôt lundi, a précisé l'agence. Suite à cet incident, le véhicule blindé turc a quitté la route et deux soldats turcs ont été tués sur les lieux, selon la même source. Les forces de sécurité turques ont lancé une opération dans la région du sud-est anatolien pour capturer les membres du PKK responsables de l'explosion d'une mine, a ajouté Anatolie. Le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, est le champ d'action du PKK. Toutefois, Gaziantep, grande ville industrielle de cette zone, avait été épargnée jusqu'à présent par les violences survenues depuis le début en 1984 de la rébellion autonomiste du PKK contre les forces d'Ankara, qui a causé quelque 45 000 morts. Gaziantep abrite notamment un établissement ouvert par la Turquie pour centraliser l'aide internationale destinée aux réfugiés syriens qui fuient le conflit entre le régime du président Bachar al-Assad et les insurgés. R. I. / Agences