Objectif n L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura est attendu à Moscou pour des discussions sur les moyens de rétablir le cessez-le-feu en Syrie, gravement compromis par des jours de combats meurtriers. M. Mistura, qui était hier à Genève pour s'entretenir de la crise syrienne avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, doit être reçu par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Moscou et Washington sont les initiateurs du processus diplomatique visant à mettre fin au conflit en Syrie et aussi de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 27 février mais qui a volé en éclats, notamment à Alep. Cette grande ville du nord de la Syrie, divisée en quartiers gouvernementaux et quartiers tenus par les rebelles, a été dernièrement le théâtre d'affrontements qui ont tué des centaines de civils, selon une ONG, de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté Moscou et Washington à «redoubler d'efforts (..) pour remettre sur pied la cessation des hostilités». Après son séjour à Genève dimanche et lundi, lors duquel il a aussi rencontré ses homologues jordanien et saoudien, M. Kerry s'est alarmé d'un «conflit (qui) est à bien des égards hors de contrôle». A Genève, M. de Mistura a annoncé de nouvelles mesures. «Nous préparons un meilleur mécanisme pour surveiller et contrôler un nouveau cessez-le-feu», a déclaré l'émissaire de l'ONU à la presse aux côtés de M. Kerry. Le secrétaire d'Etat américain a confirmé les efforts entrepris. «Nous allons tenter au cours des prochaines heures de voir s'il est possible de parvenir à un accord, non pas simplement pour remettre sur pied la cessation» des hostilités, mais pour que cette cessation «tienne», a-t-il dit. M. Kerry a également eu au téléphone son homologue russe Sergueï Lavrov. Selon Moscou, les deux ministres «sont convenus de nouvelles mesures (à prendre) par Moscou et Washington en tant que co-présidents du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), dont l'une sur la préparation de sa prochaine réunion». Plus de 250 civils ont péri depuis la reprise le 22 avril des violences à Alep, la majorité dans des raids de l'aviation syrienne, selon I'OSDH. Alliée du président syrien Bachar al-Assad, la Russie a fait état dimanche de «négociations actives» pour faire taire les armes à Alep. Mais elle a averti qu'elle ne comptait pas «mettre la pression» sur Damas pour arrêter les frappes sur la ville comme Washington l'exigeait. Moscou et Damas ont en effet justifié l'offensive sur Alep par la présence dans la ville du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, un groupe non concerné par l'accord de cessez-le-feu, tout comme le groupe djihadiste Etat islamique(EI). «Les aviations russe et syrienne n'ont pas effectué de frappes contre les groupes d'opposition armée qui ont annoncé un cessez-le-feu et fourni leurs positions» aux représentants russes ou américains, a indiqué le Centre russe pour la réconciliation en Syrie. Le département d'Etat américain a réaffirmé pour sa part lundi que le cessez-le-feu devait être «national» et qu'Alep n'avait «jamais» été exclue des négociations sur la trêve. R. I. / Agences Nations unies Cate Blanchett nommée nouvelle ambassadrice de bonne volonté Les Nations unies ont retenu les services de l'actrice australienne Cate Blanchett pour aider à sensibiliser le monde au sort des réfugiés, dans un contexte de crise migratoire sans précédent, a annoncé, hier, l'organisation. Le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) a nommé la comédienne oscarisée comme toute nouvelle ambassadrice de bonne volonté, un rôle tenu depuis de nombreuses années. «Je suis profondément fière d'assumer ce rôle», a déclaré Cate Blanchett, 46 ans, soulignant qu'il n'y avait «jamais eu de période plus cruciale pour être aux côtés des réfugiés et montrer de la solidarité». «Nous traversons une crise sans précédent et il doit y avoir un partage des responsabilités dans le monde entier», a ajouté celle que les critiques de cinéma qualifient souvent d'actrice la plus douée de sa génération. «C'est comme si nous abordions un carrefour, va-t-on prendre le chemin de la compassion ou celui de l'intolérance ?», poursuit la comédienne. «En tant que mère, je veux que mes enfants empruntent celui de la compassion». Avant l'annonce de son engagement, la comédienne, récemment vue dans «Carol» de Todd Haynes ou «Blue Jasmine» de Woody Allen, s'était rendue en Jordanie pour appréhender les opérations mises en place pour les réfugiés syriens déplacés par cinq ans de conflit dans leur pays. Elle y a rencontré des familles et a pu écouter leurs histoires, selon le HCR. 50 blessés lors des bombardements à Alep l Au moins quatre civils, dont un enfant, ont été tués, et 50 blessés par des bombardements des groupes rebelles contre les quartiers tenus par le régime dans la ville septentrionale d'Alep, a rapporté, ce mardi, une ONG. L'agence officielle Sana a fait état pour sa part de 6 civils tués et 37 blessés. Ces tirs de roquettes se sont poursuivis «toute la nuit et ce mardi matin» sur les secteurs de Mogambo, Macharqa, Achrafié et la rue Nil, dans l'ouest de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Quatre civils ont été tués, dont un enfant, et 50 blessés, dont certains grièvement atteints» dans les bombardements, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Aucune frappe aérienne du régime n'a été signalée sur les zones rebelles dans l'est de la ville divisée depuis juillet 2012, selon le correspondant de l'OSDH. Des combats ont opposé dans la nuit les forces du régime à des groupes rebelles dans le secteur de Zahra et les abords du quartier d'al-Rachidine, des quartiers situés dans l'est de la ville mais contrôlés par le régime. 13 morts dans des raids à Raqa l Treize civils sont morts dans des raids aériens sur Raqa, le fief en Syrie du groupe djihadiste Etat islamique, a rapporté, ce mardi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, sans pouvoir préciser s'ils s'agissait d'avions russes ou de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Ces appareils ont mené «plus de 35 frappes sur la ville de Raqa», a indiqué l'OSDH. Selon son directeur, Rami Abdel Rahmane, «Raqa n'avait pas été la cible de raids aériens de cette intensité depuis plusieurs semaines». «Ces raids se sont poursuivis toute la nuit jusqu'au matin» sur cette ville du nord de la Syrie, a-t-il ajouté.Ils ont touché plusieurs secteurs, dont «le jardin Al-Rachid, la rue Mansour, le stade municipal», et fait «plus de 13 morts parmi les civils et plusieurs dizaines de blessés», outre «cinq membres de l'EI».