Déclaration n une trentaine de recours ont été reçus par le comité chargé de l'examen des demandes de licences d'importation de véhicules, dont «certains sont légitimes», selon Belaïb. «Certains recours sont légitimes et méritent d'être soigneusement étudiés», a estimé le ministre du Commerce, hier, dimanche, en marge de sa rencontre avec les opérateurs britanniques. Belaïb a reconnu que le comité interministériel chargé de l'examen des demandes de licences d'importation des véhicules «a adopté des critères généraux ne prenant pas en compte certaines données relatives aux concessionnaires», soulignant que ces recours seront traités sur la base de ces données. Le contingent quantitatif d'importation de véhicules a été réduit à 83 000 unités pour l'année 2016 (contre un quota initialement fixé à 152 000 unités) dans le cadre des licences d'importation pour une valeur de moins d'un milliard de dollars. Le comité interministériel chargé de l'examen des demandes de licences d'importation avait reçu quant à lui une demande globale d'une valeur de onze milliards de dollars pour l'importation de véhicules. Quarante concessionnaires ont été retenus pour bénéficier de ces licences sur les 80 postulants. Celles-ci concernent autant les importations de véhicules de tourisme que ceux utilisés pour le transport de voyageurs et de marchandises. Le quota total de véhicules importés annuellement ne devrait pas ainsi dépasser les 150 000, à raison de 30 000 par concessionnaire, et ce, quel que soit le nombre de marques représentées. La décision des pouvoirs publics de réduire les importations de véhicules pour 2016 à 50% du volume global enregistré en 2015 a généré de graves difficultés pour le marché et les intervenants dans le secteur automobile en Algérie. Fini donc les chiffres de vente effarants qu'enre-gistraient auparavant les concessionnaires automobiles, toutes marques confondues. Depuis quelque temps, la voiture est devenue ainsi un produit de luxe, avec les tarifs qui sont repartis à la hausse n'obéissant à aucun critère. Des majorations qui atteignent chez certains les 35%. Pour les modèles haut de gamme, c'est tout simplement un alignement sur les prix pratiqués par le marché parallèle, avec jusqu'à 1 000 000 DA d'augmentation. Une situation qui a aussi poussé au grand retour des réseaux de revendeurs, qui avaient fait main basse sur les derniers stocks disponibles pour les proposer un an plus tard à des prix faramineux. C'est dire que le marché de l'automobile amorce un retour à la case départ, après une libération qui aura permis en l'espace de 10 ans l'écoulement de plus de 3 millions de véhicules neufs. Une crise qui risque de perdurer, d'autant plus que la mesure d'interdiction d'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans, décidée en septembre 2005, demeure toujours de rigueur. Pour les autorités, cependant, les dernières mesures devraient inévitablement contribuer au développement d'une industrie nationale de pièces détachées et la concrétisation des projets de montage et de fabrication de voitures en Algérie. «Nous avons fait l'effort de réduction du fait qu'il faudrait rationaliser nos importations et qu'on n'importe plus de véhicules pour les stocker. Et qu'on importe essentiellement les véhicules dont les acheteurs sont déjà connus puisqu'ils paient des avances avant de recevoir leur véhicule», avait justifié l'ex-ministre du Commerce, Saïd Djellab.