Réaction n Le président français a affirmé hier qu'il ne céderait pas à la fronde sociale en France, qui pourrait encore s'intensifier malgré le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers du pays. «Je tiendrai bon», a déclaré François Hollande au Japon où il participait à un sommet du G7, apportant son soutien à son Premier ministre, Manuel Valls, et déclarant que le projet de loi visant à assouplir le code du travail était «une bonne réforme». Le texte, en discussion au Parlement, divise la majorité socialiste au pouvoir et ses opposants tentent de paralyser le pays. Après des manifestations jeudi dans toute la France, avec une mobilisation stable (300 000 selon le syndicat CGT, 153 000 selon les autorités) et des heurts répétés avec la police, les huit syndicats opposés au projet de loi ont appelé hier «à poursuivre et amplifier les mobilisations». «Valls démission», «Non à la loi travail», ont scandé, le poing levé, des manifestants bloquant le dépôt pétrolier de Donges, dans l'Ouest, le deuxième du pays, peu avant d'être forcés d'en évacuer l'entrée par des policiers. Une quinzaine de dépôts pétroliers ont été débloqués sans incident par les forces de l'ordre, et la centaine de dépôts que compte le pays est désormais libre d'accès, a annoncé à la mi-journée le gouvernement. Un seul dépôt était toujours en grève, en région parisienne. «Globalement, il y a toujours autour de 20%» de stations-service en difficulté, mais «ça s'améliore partout, dans toutes les régions», a assuré un porte-parole du ministère des Transports. Six des huit raffineries françaises étaient néanmoins toujours à l'arrêt ou tournaient au ralenti vendredi. Les patrons des secteurs pétroliers et des transports seront reçus samedi par le Premier ministre. Confrontés aux rationnement de carburant, les Français réagissaient de manière contrastée, râleurs ou fatalistes dans les files d'attente à la pompe, mais de plus en plus partisans d'un retrait du texte (sept Français sur dix) «pour éviter un blocage du pays», selon un sondage. Hier, le responsable du patronat français, Pierre Gattaz, a condamné des «méthodes de voyous» et d'«irresponsables» et a appelé à «résister au chantage» des syndicats contestataires. Principal visé, le leader de la CGT Philippe Martinez a dénoncé un «climat de haine» entretenu selon lui par le gouvernement et le patronat. Lancé il y a presque trois mois, le mouvement social s'est durci la semaine dernière avec le blocage de ports, de raffineries et de dépôts de carburants. Les opposants au projet, et la CGT en particulier, jouent à fond l'action directe dans ces secteurs clés où ce syndicat est fortement implanté, et appellent à une «généralisation» des grèves, notamment dans les ports et les docks.