Le président François Hollande a martelé hier sa volonté de "tenir bon" face à la fronde sociale qui perdure depuis plus de deux mois en France, de manifestations en blocages de sites industriels, et qui pourrait s'intensifier. "Je tiendrai bon", a déclaré le chef de l'Etat depuis le Japon où il participait à un sommet du G7, apportant son soutien à son Premier ministre Manuel Valls et soulignant que leur projet de loi visant à assouplir le code du travail était "une bonne réforme". Le texte, en discussion au Parlement, divise la majorité socialiste au pouvoir, et ses opposants tentent de paralyser le pays. Pour rappel, la veille, des dizaines de milliers de manifestants (300 000 selon le syndicat CGT, 153 000 selon les autorités) sont à nouveau descendus dans la rue dans toute la France. Les huit syndicats opposés à la loi, qu'ils jugent trop libérale, ont appelé hier "à poursuivre et amplifier les mobilisations". "Valls démission", "Non à la loi travail" scandaient hier matin, le poing levé, des manifestants bloquant le dépôt pétrolier de Donges (Ouest), le deuxième du pays, peu avant d'être forcés d'en évacuer l'entrée par des policiers. Confrontés aux grèves dans les transports et au rationnement des carburants, les Français réagissent de manière contrastée. Selon un sondage, sept Français sur dix souhaitent néanmoins le retrait du texte "pour éviter un blocage du pays". Même si la situation semblait un peu s'améliorer hier, la perspective d'une pénurie semble s'installer dans les esprits. En témoignent les reventes d'essence et de jerricans au prix fort sur certains sites internet ainsi que l'explosion depuis mardi de la recherche "comment siphonner réservoir" sur le moteur de recherche Google. R. I./Agences