Crise n A quelques jours de l'Euro, l'évènement sportif le plus important en Europe, les syndicats français du secteur des transports ont annoncé une grève qui aura certainement des répercussions néfastes sur plusieurs plans. La fronde sociale, à laquelle est confronté depuis trois mois le président socialiste français François Hollande, prend la forme d'une nouvelle grève dans les transports, cette fois illimitée, avec des conséquences imprévisibles à l'approche de l'Euro de foot dans onze jours. Il s'agit de la 8e journée de grève depuis début mars au sein de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Elle vise à peser dans des négociations sur le temps de travail des cheminots mais s'inscrit dans le fil de la vaste contestation d'un projet de loi réformant le code du travail. Il faut «sortir» de cette «France en mode panne», s'alarme mardi la presse française. Le duel entre le Premier ministre, Manuel Valls, et le dirigeant du syndicat CGT, Philippe Martinez, ne facilite pas les choses, abondent plusieurs journaux. Selon un communiqué de la SNCF, les perturbations dans les transports qui se feront sentir seront significatives mais pas paralysantes. 60% des TGV, 30 à 40% des trains régionaux circuleront. Du côté des métros à Paris, il n'y aura «pas de perturbation majeure», a assuré le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a indiqué attendre «de la CGT des propositions» concernant la loi réformant le code du travail, tout en réaffirmant la fermeté du gouvernement à ne pas renoncer à son projet. «Nous n'avons eu de cesse de discuter, dialoguer. Je voudrais maintenant savoir quel est le préalable de la CGT», a déclaré la ministre sur la radio RTL. «Si c'est le démantèlement du texte et notamment de l'article 2» qui fait passer les accords d'entreprise avant les accords de branche, «nous n'arriverons pas à trouver un compromis», a-t-elle prévenu. Comme en témoigne la grève lancée par les cheminots, des revendications sectorielles se sont greffées au mouvement social. Après la SNCF, des grèves sont prévues jeudi dans le métro parisien et prochainement chez les pilotes de la compagnie Air France. Le Comité du tourisme de Paris et sa région s'est alarmé des conséquences de ces «événements sociaux» pour l'image du pays. «Les scènes de guérilla en plein Paris, relayées dans le monde entier, renforcent le sentiment de crainte et d'incompréhension des visiteurs dans un contexte déjà anxiogène», a souligné son président, Frédéric Valletoux. Pour ce dernier, après un début d'année plombé par les attentats de novembre à Paris, «il est encore temps de sauver la saison touristique en mettant fin à ces blocages avant l'Euro-2016 (10 juin-10 juillet). Depuis mars, la contestation a gagné récemment le secteur pétrolier. Pour éviter la pénurie de carburant, le gouvernement a ordonné le déblocage des dépôts et puisé dans les réserves stratégiques.