Images n Juste avant d'arriver à Mihoub, à quelques encablures, c'est l'école primaire Chahid Choufi Mohamed qui vous interpelle. Elle est fissurée, tout comme les nouveaux bâtiments sociaux achevés ou en cours de construction. Une réplique de magnitude 3,2 degrés a été ressentie mercredi vers 10h12, alors que nous étions au siège de la direction de la Protection civile (DPC) de Médéa, notre premier point de lancement du reportage. Son épicentre a été localisé à 6 km au sud-ouest de Mihoub, notre destination. Après plus de deux heures de route, à quelque 100 km du chef-lieu de la wilaya de Médéa, nous sommes arrivés à proximité de Mihoub, une localité rurale. Plusieurs camions transportaient des personnes ou des meubles, donnant l'impression que le village allait totalement se vider de ses occupants. «Nous n'avons pas où aller. Nous avons peur. Nos maisons menacent ruine et d'autres sont en cours de démolition, car elles sont classées rouge par le CTC», nous a lancé un quinquagénaire. Juste avant d'arri-ver à Mihoub, à quelques encablures, c'est l'école primaire Chahid Choufi Mohamed qui vous interpelle. Elle est fissurée, tout comme les nouveaux bâtiments sociaux achevés ou en cours de construction, qui vous accueillent à l'entrée de la ville qui sont également fissurés pour les uns et en partie en ruine pour les autres. Ce qui résume l'ampleur du séisme, Mihoub compterait 17 000 habitants et 15 dchour et douars, selon un citoyen. Les plus touchés sont Mozoubia, Rahalte Allel, Ouled Ameur, Khlaifia, Brouni, Ouled Hamou et Ouled Fida. La magnitude du séisme ne recule pas au fil des répliques, mais elle varie à chaque fois dans un périmètre de 40 km. Certains se demandent pourquoi on ne classe pas la localité zone sinistrée. Il y a lieu de saluer la bonne communication de la part de tous les services mobilisés sur les lieux, notamment la Protection civile, la sûreté, le chargé de communication de la wilaya et les autorités locales. Les responsables de la localité étaient largement dépassés par l'ampleur de la demande de tentes ou autres commodités, ainsi que par de légers mouvements de protestation devant le siège de la commune ou de la daira.Un climat de grand stress et de fatigue pèse sur eux, dont le chef de daira présent sur place avec la cellule de crise de la wilaya. Un dispositif sécuritaire se trouvait sur les lieux aussi afin d'organiser les sinistrés, les orienter et éviter tout dérapage. Toutefois, nombre d'infrastructures étatiques sont en état de ruine partiel ou à des degrés différents, selon notre constat. En tête la polyclinique chahid Boukhalfa Allel fissurée, la mosquée et le siège de la commune de Mihoub. Souad Labri Triste journée de l'enfance l Ce sont les malades chroniques et les personnes âgées qui sont le plus touchés psychologiquement, mais également les enfants, bien sûr. Mercredi, qui coïncidait avec la Journée de l'enfance, aucun enfant n'avait le sourire aux lèvres. Soumeya âgée de 12 ans nous a dit qu'elle avait toujours très peur «les maisons sont en ruine. Nous sommes chez mon oncle, à Bir Ghbalou. J'ai vraiment très peur. On dit qu'il y aura un grand tremblement de terre plus fort que celui-là», nous dira-t-elle. D'autres familles étaient en train de déména-ger vers des directions inconnues. L'essentiel, c'est de sauver sa peau et celle de ses enfants «je ne sais pas où aller. Je ne sais pas», nous lance un père de 6 enfants qui était en train de vider sa nouvelle maison. D'autres enfants se contentaient de nous observer sans pour autant souffler mot. D'autres prêtaient main-forte à leurs parents, comme pour ramener de l'eau potable à plusieurs mètres . S. L. Un plan Orsec l Le chargé de communication de la wilaya de Médéa, Mohamed Sekini, qui se trouvait sur les lieux, nous a informés sur le plan Orsec lancé dès le premier jour pour couvrir 8 communes des trois dairas les plus touchées par le séisme (Tablat, Azizia, Guelb El Kbir) comme Maghraoua, Mezghana, Mihoub, Azizia et Tablat. «Nous avons déployé 35 équipes techniques ayant recensé à ce jour 951 constructions dont certaines classées rouge et orange», nous a-t-il informés. En plus, 179 tentes ont été distribuées et 181 sinistrés bénéficieront de décisions de dédommagement. D'autre part,12 entrepreneurs ont été mobilisés pour la réfection, selon notre interlocuteur, tandis que 8 cliniques mobiles sont actives, selon lui, au niveau des douars. 257 personnes ont bénéficié de consultations médicales et 235 d'assistance psychologique. Mercredi, deux nouvelles cellules ont été installées, selon Sekini, l'une chargée de la coordination et du suivi et l'autre pour l'approvisionnement de la population et l'accompagnement psychologique.