Résumé de la 2e partie n A vingt-sept ans, elle avait l'impression d'en paraître dix de plus et se sentait aussi vieille qu'une centenaire. Le soleil selevait, éblouissant sur la neige, agressif dans sa beauté flamboyante, dieu lointain et impuissant contre la morsure du froid. A l'heure présente, Clyde devait être en train d'inspecter l'étable. L'équipe de journaliers était sans doute occupée à remplir de foin les nourrisseurs destinés à l'important troupeau de bœufs Black Angus incapables debrouter l'herbe sous la neige tassée et habitués à venir chercher là abri et nourriture. Une demi-douzaine d'hommes en tout travaillant sur l'énorme exploitation et pas un seul à proximité de la maison — on ne voyait d'eux que des petites formes se découpant en silhouette sur l'horizon... Ses skis de fond étaient rangés dans la véranda à l'extérieur de la cuisine. Jenny les.porta en bas des six marches, les jeta à terre, les chaussa et attacha les fixations. Dieu soit loué, elle avait appris à bien skier l'année dernière. Il était à peine sept heures passées lorsqu'elle commença à chercher le chalet. Elle s'obligea à ne pas dépasser un trajet de trente minutes à skis dans chaque direction et partit de l'endroit où Erich disparaissait toujours dans les bois. Les branches d'arbres au-dessus d'elle étaient tellement enchevêtrées que le soleil filtrait à peine. Après avoir skié dans la mesure du possible sans dévier, elle tourna à droite, fit environ trois cents mètres, tourna encore à droite et revint à la lisière de la forêt. Le vent recouvrait ses traces sur son passage, mais à chaque changement de direction, elle clouait un morceau de tissusur un arbre. A onze heures, elle rentra à la maison, fit réchauffer du potage, mit des chaussettes sèches, s'efforça de ne pas faire attention au froid qui lui brûlait le front et les mains et ressortit. A dix-sept heures, transie, voyant disparaître les derniers rayons obliques du soleil, elle était sur le point d'abandonner les recherches pour la journée, quand elle décida de franchir une dernière butte. C'est alors qu'elle le vit le petit chalet en rondins de bois et au toit d'écorce, construit en 1859 par l'arrière-grand-père d'Erich. Elle le regarda fixement, se mordant les lèvres, vacillant sous le coup brutal de la déception. Les stores étaient tirés ; la maison semblait close,comme si elle n'avait pas été ouverte depuis longtemps. Un chapeau de neige recouvrait la cheminée. Aucune lumière ne brillait à l'intérieur. Avait-elle réellement espéré voir la cheminée fumer, les lampes luire à travers les rideaux ? Avait-elle cru qu'elle n'aurait qu'à pousser la porte ? Une plaque de métal était clouée à l'extérieur. Bien qu'usées, les lettres étaient encore lisibles : INTERDICTION ABSOLUE D'ENTRER SOUS PEINE DE POURSUITES. Signé ErichKrueger et daté de 1903. A suivre