Résumé de la 1re partie. Avant de mourir, la mère de Vassilisa lui remet une poupée censée la protéger contre tous les maux... Et elles la poussèrent hors de la pièce. Vassilisa courut à son appentis, servit le souper à la poupée et lui dit en pleurant : — Petite poupée, mange à ta faim, écoute ma peine-chagrin ! On me dit d'aller chez Baba-Yaga. Elle va me dévorer ! - Ne crains rien, lui répondit la poupée. Prends-moi avec toi et va tranquillement où l'on t'envoie. Tant que je suis là, nul mal ne peut t'arriver. Vassilisa mit sa poupée dans sa poche et s'en alla dans la forêt obscure, sur des sentes inconnues, sur des chemins perdus. La forêt était épaisse, aucune étoile ne brillait dans les cieux, la lune était cachée. Vassilisa cheminait depuis quelque temps quand un cavalier la dépassa, tout blanc, de blanc vêtu et monté sur un cheval blanc, harnaché de blanc. Aussitôt, le ciel devint plus clair. Elle poursuivit son chemin et vit un autre cavalier tout rouge, vêtu de rouge et monté sur un cheval rouge de rouge harnaché. Et le soleil se leva. Ce n'est qu'au soir tombant que Vassilisa atteignit la clairière où vivait Baba-Yaga. Sa maison d'ossements était faite, des crânes avec des yeux ornaient le faîte, pour montants de portail des tibias humains, pour loquets-ferrures des bras avec des mains et en guise de cadenas verrouillant la porte une bouche avec des dents prêtes à mordre. La pauvre jeune fille tremblait comme une feuille en voyant ça, quand un cavalier arriva : tout noir, de noir vêtu et monté sur un cheval noir au noir harnais. Aussitôt, la nuit tomba et s'allumèrent les yeux des crânes, si bien qu'on y voyait comme en plein jour. Vassilisa aurait bien voulu se sauver, mais la peur la clouait sur place. Tout à coup, il se fit grand bruit dans la forêt. Les branches craquaient, les feuilles crissaient... Et déboucha dans la clairière Baba-Yaga, vieille sorcière. Dans un mortier elle voyage, du pilon l'encourage, du balai efface sa trace. Le mortier s'arrêta devant le portail, Baba-Yaga huma l'air et s'écria : — Ça sent la chair humaine par ici ! Montre-toi, qui que tu sois ! Toute tremblante, Vassilisa s'approcha en saluant bas : — C'est moi, grand-mère. Les filles de ma marâtre m'ont envoyée chez toi, te demander du feu. — Oh ! je les connais, dit Baba-Yaga. C'est bon, tu vas rester ici et me servir. Si le travail est bien fait, je te donnerai du feu. Autrement je te mangerai ! Baba-Yaga se tourna vers le portail et cria : — Déverrouillez-vous, cadenas résistants ! Large portail, ouvre-toi à deux battants ! Le portail s'ouvrit et Baba-Yaga roula dans la cour en sifflotant. Vassilisa la suivit. Et le portail se referma. Une fois dans la maison, Baba-Yaga s'affala sur un banc et ordonna à Vassilisa : — Que tout ce qui est au four et dans le garde-manger devant moi vienne se ranger ! Et dépêche-toi, j'ai faim ! (à suivre...)