Bilan. n L'établissement hospitalier spécialisé des grands brûlés de l'avenue Pasteur d' Alger accueille entre 5000 et 6000 cas de brûlure d'enfants par an, dont 800 très graves, nécessitant des amputations. C'est qu'a indiqué, hier, la présidente de l'Association nationale de prévention et de sensibilisation contre les brûlures, Dr Meriem Bahloul, qui a fait état d'une longue liste d'attente, à 2019, de brûlés nécessitant une chirurgie réparatrice. Dr Bahloul a saisi l'occasion du mois de ramadan pour réitérer ses mises en garde aux ménagères contre les risques de brûlure en ce mois de jeûne, notamment aux dernières minutes qui précèdent l'iftar qui enregistrent le plus grand nombre d'accidents domestiques. Mme Bahloul, chirurgienne au même établissement, a rappelé aux ménagères qui passent de longues heures dans leur cuisine durant le ramadan qu'elles doivent être attentives à leurs enfants et éviter qu'ils n'approchent les réchauds ou des substances chaudes ou bouillantes parfois. Elle a rappelé les dangers d'explosions de bonbonnes de gaz butane, qui, souvent, déciment des familles entières ou provoquent des séquelles indélébiles. La spécialiste a recommandé aux personnes sujettes à des brûlures de s'asperger d'eau tiède afin d'atténuer la douleur et d'éviter que la brûlure n'atteigne des degrés profonds en attendant d'être pris en charge par les services d'urgence. Elle a rappelé les journées de sensibilisation organisées durant le mois de mai dernier par son association dans les centres commerciaux d'Alger avec le concours de personnalités connues du monde de la presse.Pour sa part, le président de l'association de prévention des brûlures d'Alger, Dr Omar Bounif, a indiqué que les brûlures posaient un véritable problème de santé publique, notamment du fait du déficit d'établissements de prise en charge. D'autant, insiste t-il, que la clinique Pasteur est la seule au niveau du territoire national à prendre en charge les brûlures d'enfants, alors que l'hôpital de Douéra, s'occupe uniquement des brûlés adultes, en sus de services de grands établissements hospitaliers. Une brûlure simple nécessite un séjour de 15 jours à l'hôpital, mais les malades atteints de brûlures sévères doivent séjourner trois ans et plus dans une structure hospitalière, a-t-il argué, tout en appuyant que la capacité d'accueil de la clinique Pasteur était de 60 lits seulement et qu'elle n'obéit plus aux normes internationales en vigueur en matière de prise en charge et de confort des malades. C'est pourquoi, d'ailleurs, les spécialistes ont préconisé de délocaliser cette cli-nique en dehors de la capitale et de consolider le tissu de clinique par l'ouverture d'autres établissements similaires dans les wilayas intérieures.Concernant la prise en charge médicale, les deux spécialistes ont estimé qu'en dépit de la prise en charge gracieuse du traitement, le coût des vêtements compressifs pour brûlés restait hors de portée des malades.