Avertissement ■ Les spécialistes des ser-vices des brûlés mettent en garde contre les accidents domestiques durant le mois sacré de ramadan : en tête, les brûlures. Dans cette optique, une journée de sensibilisation a été organisée, hier, sous le signe «Ramadan sans brûlures», au Jardin d'essai d'El Hamma (Alger) par l'Association nationale de sensibilisation et de prévention des brûlures (Anspb). En effet, les chiffres effarants dévoilent que ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus touchés «pour l'accueil du mois sacré de Ramadan, les femmes au foyer ont tendance à faire le nettoyage de la maison avec des détergents et autres produits chimiques inflammables. Les hommes redonnent de l'éclat à leurs murs et utilisent des produits pour la peinture dont l'essence. Dans les deux cas, les enfants sont les 3es victimes des brûlures», a souligné Dr Bahloul, présidente de l'Association Anspb. Les enfants et les femmes sont les plus exposés à ce type d'accidents durant ce mois sacré, en particulier dans la cuisine et juste avant la rupture du jeûne. «Il faut faire attention aux dernières minutes avant l'annonce du f'tour, en déplaçant des repas chauds et brûlants comme la chorba et l'huile de fri-ture», conseille Dr Bahloul. Quand elle est victime de brûlures, que ce soit au mois de Ramadan ou au cours de l'année, c'est toute la vie de la victime et même de sa famille qui bascule et se complique. Sans parler des douleurs, des souffrances et des contraintes engendrées. Deux cliniques seulement existent pour la prise en charge des grands brûlés à l'échelle nationale : l'hôpital (EHS) des brûlés d'Alger centre pour les moins de 16 ans et le service des brûlés de l'hôpital de Douéra pour les adultes. Pr Kismoune Mahfoud Hafida, chef de l'unité de chirurgie de l'hôpital de Douéra, plaide pour l'ouverture de nouvelles structures devant le nombre croissant de brûlés, issus des 48 wilayas et évacués vers son service. Elle plaide aussi pour l'amélioration de la prise en charge des brûlés qui souffrent, selon elle, de manque de moyens financiers pour l'acquisition de produits et traitements destinés à la chirurgie plastique et constructive, ainsi que les tenues qui coûtent, selon elle, excessivement cher, «les malades brûlés ne peuvent pas se permettre cela. En plus, le traitement n'est pas remboursé par la sécurité sociale», nous a-t-elle déclaré. Pour sa part, le représentant du ministre de la Santé, Dr Naser Grim, nous a indiqué en marge de la rencontre que le département de Boudiaf développe actuellement toute une politique nationale de réorganisation pour l'ouverture de nouvelles structures «il s'agira de l'ouverture d'un grand centre de brûlés à l'Est, un second à l'Ouest et un 3e au Centre». Concernant la couverture sociale, le même responsable nous a annoncé qu'une commission chargée de la réactualisation du dispositif de prise en charge des brûlés travaille sur le dossier «pour régler le problème de la couverture sociale, cette commission réactualise la nomenclature des dispositifs de prise en charge par la sécurité sociale». Devant ces déclarations de médecins et de hauts responsables, le brûlé vit dans son monde, celui de vouloir vivre comme les autres et guérir d'un mal qui le pénalise toute sa vie avec des cicatrices qui le marquent à vie.